Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

I DE p .-J. PROUDHON. 313 réconcilier avec la Propriété. J e vois, je touche à chaque instant la crapul_e et l'égo:isme propriétaire. Sur ce sujet, j'en aurais trop à dire, et ma lettre est trop avancée. Crois bien, mon cher Bergmann, que, si ma vertu peut faiblir et ma volonté fléchir, ma haine de la Propriété est irréconciliable. . J'ai reçu, par un jeune· homme vena de Berlin, une lettre d'Ackermann ; il vient d'étre nommé pour tra- vailler à une édition des ceuvres du grand Frédéric., entreprise qui pourra durer sept ans. - Il aimait aussi. une jeune personne que l'inégalité des fortunes lui otait l'espoir d'épouser, ce dont il enrageait beaucoup ... J 'ignore si ses fonctions de correcteur royal raccom- moderont ses affaires. Maguet vient de partir pour son pays, où il passera. six semaines. Il a perdu sa mère, et il consolera son vieux père, avant de passer son dernier examen. J'irai à Besançon au 1 er aout; je compte t'écrire encore une fois avant cette époque et te parler de l'état de mes affaires. J e suis encore énormément endetté ; j'étais perdu, si mon dernier terme m'eut été retiré et que je n'eusse pas trouvé une vache à lait. Notre préfet du Doubs est en ce moment à Paris, occupé à faire la cuisine pour les futures élections. J e vais lui envoyer un exemplaire de mon Mémoire, avee une belle lettre de protestation de mon amour pour l'ordre, etc. La politique, à Paris, n'est plus qu'un mot. L'esprit public est tué; les radicaux sont démoralisés et annihilés par leur ineptie et leur incapacité ; le gouvernement est fort ; Louis-Philippe triomphe sur tous les points. Nous sommes renvoyés à quatre ou cinq ans pour les • réformes. Tout le monde se demande qui doit étre dupe Biblioteca Gino Bianco

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