Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

312 . CORRESPONDANCE particulier ce que l'année prochaine tu me verras géné- raliser avec une effroyable rigueur. Je suis donc ici camme Satan auprès de notre pre- mière mère : je fais aller ce pantin comme je veux, et quand l'ouvrage aura paru, quand vingt plumes d'amis ou de gens de lettres parasites auront bien pròné l'ou- vage, quand il aura obtenu un succès quelconque, et j'espère que comme innovation dans le domaine de la jurisprudence il en obtiendra ; quand enfin le public et l'auteur auront bien mordu à l'hameçon, alors, tout en me gardant de dévoiler le mystère, je viendrai sommer l'un de poursuivre sa tache, et l'autre d'accepter les conséquences que je lui démontrerai. En un mot, ce que je fais maintenant est un véritable sic vosnon voòis, qui fera mourir de peur mon patron et surprendra le public. Le but immédiat de ce petit complot sera de faire d'un magistrat de la capitale de France un antipropriétaire et un égalitaire renf orcé, ou de le faire passer pour un sot; puis d'accoutumer la presse aux doctrines d'éga- lité et aux innovations politiques ; enfin, le but ultérieur sera de préparer les esprits à concevoir l'ensemble des réformes philosophiques que l'état de la société appelle. C'est, comme tu vois, prendre mes mesures de loin. Ce que je t'annonce, je le poursuis et l'exécuterai eu toute sécurité de conscience; mon òourgeois n 'est pas de ces hommes avec qui je doive garder des ménagements; d' ailleurs, j e prétends bien le traiter avec honneur et convenance ; mais quant à le pousser au dernier terme de ses idées, je le ferai sans pitié. Il est sur d'étre réduit ou à désavouer son propre livre, ou à se laisser passer pour dupe, ou bien enfìn à crier égalité plus haut . que mo1. Mes observations de chaque jour sont loin de 1nè Biblioteca Gino Bianco

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