Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 3ll n1atière d'un volun1e in-8°; il en faut deux. Celte étude m'a fait voir bien des choses curieuses, dont je garde jusqu'à nouvel ordre une partie, et don t l'autre ne doit d'abord me rapporter aucune gloire. Mais le diable est fin, et ne perd jamais tout. Ecoute ma confessi on. J'ai a:ffaire à un assez brave homme , totalement dépourvu de génie, mais qui se pique d'esprit, et qui n'est qu'un véritable loustic, sans dignité comme sans intelligence. Il s'est mis en tète de devenir auteur, afin de parvenir, soit à la présidence dans un tribunal,. soit à la députation. Mais il est incapable de quoi que ce soit ; il lui fallait un aide qui prètat la science et les idées, tandis que lui fournirait son nom. Tu te rap- pelles en quelle circonstance j'ai accepté cette singu- lière corvée. ~Ion particulier veut faire le libéral ; l 'homme a des idées larges et géné,reuses , mais il ne comprend ni l'égalité, ni la souveraineté du peuple; il se déclare aristocrate et traite volontiers les radicaux de charlatans et d'escrocs. Le malheureux L .. Voici comment nous travaìllons : je fot1rnis sur chaque chapitre ma,pltilosopkie,mes idées, etc., etc., et lui brode quelques fadeurs de pratique ou quelques billevesées qui lui passent par le cerveau, et qu'il cToit des choses nouvelles et descendues du. ciel. ]l n'a rien lu, et, avec une heureusemémoire·, ne sait que du droit romain 011 gallican et des vers·. Généralement, 1na pkilosophie et mes idées lui parais- sent fort ingénieuses, belles, intéressantes, neuves ; ce ne sont pourtant que des transformations des diverses pi-opositions de mon livre sur la Propriété. Pour faire accepter à cet homme les doctrines les plus opposées à ses instincts, il suffit de lui présenter sous un aspect Biblioteca Gino Bianco

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