Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
DE P.-J. PROUDHON. 265 geait la liberté, en niant l'équivalence des personnes et des fonctions. Tu sens aussi bien que moi comment tout cela pour- rait étre soumis à un autre arrangement : cela dépend du tour d'esprit propre à chacun de nous. L'essentiel est, quand on part de l'idée-mère, de la loi absolue, de voir bien tous les faits de détail, et, quand on raisonne sur des exemples, de ne jamais conclure d'un·ordre de faits à un autre ordre. Or, appliquant en grand sur la philosophie, la mo- rale, la théodicée, ces principes, dont je crois avoir établi la com1nunauté entre nous, on reconnait bientot le vice radical d'une foule de théories et de systèmes, dont quelques-uns sont encore en vogue, sans que ' personne paraisse en soupçonner la vanité. J'ai lu depuis un mois Lamennais, P. Leroux et Buchez, et je ne te saurais dire combien ces hommes, avec des talents réels et des connaissances, sont médiocres de métaphysique. J'ai à ce sujet le projet de rendre mes essais de métaphysique critiques, et de faire une revue de toutes ]es célébrités françaises depuis Des- cartes jusqu'à Georges Sancl. Ce serait un livre extre- n1ement curieux. On juge d'emblée, aujourd'hui, mais sans démonstration. Descartes est tout aussi peu ébranlé par les critiques modernes que Platon ou Kant, qu'on a pris pour patron. Il serait bon de mon- trer en quoi, comment et pourquoi tel ou tel philo- sophe se trompe. Je suis déjà à mème de fournir une partie de cette tache, mais ce qui me reste à faire est effrayant. Nous pousserons plus loin, une autre fois, sur cet article, si tu veux. Ackermann m'a écrit; il imprime un volume de Biblioteca Gino Bianco
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