Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

• CORRESPONDANCE ~eux prix cette année, un à Besançon, l'autre à Cha- tillon-sur-Marne. M. Tissot court les prix académiques, c'est puéril; M. Tissot publie heaucoup de livres, c'est pauvreté d'idées; M. Tissot affiche un mépris peu phi- losophique pour le mérite littéraire, c'est faihlesse intellectuelle; M. Tissot a abjuré son moi pour se faire l'évangélìste de Kant; c'est monomanie. C'est un digne homme, un noble cceur, une ame pure que M. Tissot, rien ne manque à son éloge ; mais il était dans sa des- tinée d'etre toujours le fanatique de quelqu'un ou de quelque chose. J e lui ai envoyé les thèses de Bergmann, ce qui a du lui faire un vif plaisir. Je suis maintenant presque sans société, n'allant ,. plus chez M. Droz; craignant d'~ller chez M. C11vier, de peur d'y rencontrer des habitués de mon ex-tuteur académique; à cent lieues de Berg1nann, à quatre cents de vous, veuf de Fallot, dont le souvenir ne me fut jamais plus cuisant; je tombe par moment dans un délaissement inexprimable. Mon imprimerie me reste toujours sur les bras, et je ne puis ni en vivre, ni m'en débarrasser. Plus dénué que jamais, je n'ai d'espoir qu'en l'extreme nécessité où doit me jeter la cessation prochaine de ma pension. · Mauvais, mon prédécesseur, est allé dire quelque part, à propos de mon livre : « Il a /ait trop de hien powrendire du mal ,· il a /ait tropde mal pour endire du òien. » Et l'on s'est moqué de lui. Reclam est un bon et honnete Allemand ; il loge maintenant rue La Harpe, hotel du Luxembourg. Maguet a payé pour vous 15 ou 30 francs (je ne sais plus lequel) à votre bottier; Émile Haag et Elmerick ne se sont pas remués le moins du monde; quand vous serez de retour, vous retrouverez vos créances et vos dettes Biblioteca Gino Bianco ,

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