Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
I I DEP.-J. PROUDHON. 69 , Là-dessus, M. Droz n'a pas insisté : il s'est borné à me dire que jamais il ne s'était attaché à la mét.aphy- sique; du reste, il m'a félicité de ce que mon opinion sur M. J ouffroy était de tous points conforme à la sieune. Et nous avons parlé d'autre chose. - V ous voulez faire de la critique historique, a repris M. Droz. Quelle histoire en particulier et de quelle façon entendez-vous la traiter? - J e travaille en ce moment à amasser des maté- riaux pour ln1e histoire des Hébreux, qui servirait de confìrmation à mes théorìes philosophiques. - Mais l'Ancien Testan1ent me semble encore plus épuisé que la philosophie ; pouvez-vous espérer rai- sonnablement, après des n1illiers de commentateurs, d'intéresser encore , de travailler utilcment pour le public et pour vous-méme, avec dcs histoires bibliques réchauffées ou rajeunies? D'ailleurs, de deux choses l'une : ou vous resterez dans l'orthodoxie, et alors votre labeur ne peut avoir rien de bien neuf; ou vous , serez novateur, et alors vous soulèverez l'Eglise contre vous. Eh bien l dans ce dernier cas, eussiez-vous raison, ce dont vous ne pouvez donner d'autre garantie que votre conviction et votre autorité, quel intéret si grand pourrait vous porter à redresser des traditions de deux 1nille ans ? L 'argumentation était pressante : j 'ai répondu briè- vcment que j'étais fermement convaincu que nous ne concevions encore rien à l'histoire juive, et là-dessus, j'en ai appelé à M. Droz lui-méme et lui ai demandé s'il pourrait 1nedonner une idée nette d'Isaie, par exemple. J'ai ajouté qu'il me suffisait qu'une chose me parut vraie ou .fausse pour que je la déclarasse telle, aux dépens de qui il appartiendrait; que la critique cl la Biblioteca Gino Bianco
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