Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875

DE P.-J. PROUDHON. 59 Besançon.,16 septembre 1838. A i1. ACKERMANN Mon cher Ackermann, vos lettres me rafraichissentl sang, et me ranin1ent à la vérité et à la foi républicaine. Do tous ceux que je connais, vous etes jusqu'à présent le seul que je voie se passionner pour la justice et la vertu, et s'enflammer du zèle de l'humanité. Combien je suis plus à plainclre que vous t Il y a encore, dites ...v.ous, de l'esprit, des lumières, dans celte capitale; et moi, je vis parmi un troupeau de n1outons. J'ai reçu les complin1ents de plus de deux cents per- sonnes; de quoi pensez-vous qu'on me félicite surtout?: de la presque certitude que j 'ai maintenant, si je lo . veux, de faire fortune, et de participer à la curée des } placos et dcs gros appointements, d'arriver aux hon- l . neurs, aux postes brillants; d'égaler, sinon peut ..étre: de surpasser, les J ouffroy, Pouillet~ etc., etc. Personne : ne vient me dire : « Proudhon, tu te dois avant tout à i~ la cause des pauvres, ù l'afl'ranchissement des petits, à ~ · l'instruction du peuple; ttl seras peut-etre en abomi- nation aux riches et aux puissants; ceux qui tiennent les clés de la science et de Plutus to maudiront: pour- j · 1blioteca Gino Bianco

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