Correspondance de P. J. Proudhon - Vol. 1 - 1875
• 00 CORRESPONDANCE doubler le Cap? Si vous aimez la capitale de la Répu- blique française, je pourrai vous y retrouver; car il me prend déjà fantaisie d'y faire un tour. J'ai mis en vente l 'in1prin1erie; les intérèts de mes cointéressés me le co1nn1andaient; et je ne voudrais pas avoir à me repro- cher le plus petit grain d'ambition. Tout ce. que je désire 1naintcnant, c'est de trouver un acheteur. Cettc boutir1uo une fois passéc cn d'aulres 1nains, les quatre vents 111eportent à Paris. J e vous trouve triste et n1élancoliquo dans votre style; jc vois que vous u'ètes pas heureux. Pardieu ! mou a111i,uttentlez-vous à ne rètre jarnais. Ce n'est pas au boul dc la ligno que nous suivons que se rencontre le .honheur; cles sacrifìces, cles souffrances, des dégouts insurmontables; les délaissements, le désespoir, ltaJC est11ars calicis nostri. J'ai écriL ces jours derniers à n1011 anciennc maìtresse, en ce n10111ent à Lucerne; elle se n1eurt crennui, et peut-étre d'a1nour; elle me deman- dait des consolations. « Considérez, lui disais-je, ce cc qui se passe autour de vous ; n 'étes-vous pas douce, (< chaste, laborieusc, honnéte? D'où vient que vous << avez à peine de quoi vivre, tandis qu'une foule de « prostituées étalent un luxe effronté? J e vais vous « expliquer ce mystère. Piet1 a voulu que lorsque le «- mal et le vice seraient arrivés au comble parmi les « hommes, ce fussent les bons qui en patissent les pre- « miers, afin qu'ils se réveillassent et s'opposassent au « débordement prètà les engloutir. Ily a centmille jeunes « gens en France, qui, con1me moi, ont juré de re111- « plir cette sainte mission; et tot ou tard ils sauront cc vaincre ou mourir. C'est aux homn1es courageux à « combatlre de la tète et du bras; 111ais vous, pauvre << fillc, prie~ Dicu qu'il nous donue l'intelligence et Biblioteca Gino Bianco
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