Karl Kautsky - Le chemin du pouvoir

LE CHEMIN DU_ POUVOlll présence, c'est, toutes circonstances égales, celui qui se sent supérieur à l'ùulre qui garde le mieux son sang• .froid. Celui qui n'a p_as confiance en lui-1r,ême et en sa cause ne perd que trop facilement le calme et l' empire sur soi. Or, dans les pays civilisés modernes, c'est la classe prolétarienne qui a le plus de foi en elle-méme et en sa cause. Elle n'a pas besoin pour cela de se faire des illusions ; elle n'a qu'à c~nsidérer l'histoire de la dernière génération pour constater partout son ascension inin-- terrompue; et elle n'a qu'à considérer la marche des choses à-notre époque pour y puiser la certitude que sa victoire est inévitable. 1t n'y a donc pa::.lieu de s'attendre à ce que le prolétariat perde .facilenrent son calme et son sang-froid dans les pa11s où il a atteint ~m haut degré de développement et à ce qu'il inaugure une politique d'aventures. Jt y a d'autant moins lieu de sy attendre que l'éducation et le discernement de. la classe ouvrière sont plus développés et que l'Etat est plus démocratique. Par contre, on ne pEUtpas placer ta même confiance dans les classes dirigeantes. Elles sentent et elles constatent leur affaiblissement graduel et comme elles deviennent de plus en pl us nerveuses et craintives, leurs actes sont de plus en plus imprévus. Elles entrent à vue d,.'œildans un état d'esprit où il f::zuts'attendre de leur part à un accès de rage subit qui les fera se p,:écipiter dans une fureur aveugle sur l'adversaire afin de l'abattre, sans se soucier des coups qu'elles .se porteront à elles-mêmes et à la société tout entière et de BibliotecaGino Bianco

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