L'I)llTERNATIONAl,E L'an dernier, à Pétersbourg, quelqu'un me disait : << La Russie est la plus grande démocratie du monde, dirigée· par une colonie allemande qui est la Cour. » Il y a du vrai, beaucoup de vrai, dans cette définition paradoxale. Tous les réactionnaires de l'entourage du Tsar ne sont pas des junkers d'origine allemande, des provinces baltiques, mais tous les junkers de la Baltique sont des réactionnaires de la pire espèce. D'autre part, pour ce qui est du peuple russe, j'ai dit qu'il y a plus de force révolutionnaire dans le petit doigt d'un ouvrier de Moscou ou de Pétersbourg, que dans le corps, le cœur et le cerveau, tous ensemble, d'un membre de la majorité du Vorstan"dallemand. Or, le peuple russe tout entier - je néglige des exceptions infimes - préfère la guerre avec le Tsar à la paix avec le kaiserisme. Il se rend compte que cette guerre n'est pas une guerre dynastique, mais une guerre nationale, d'où il attend sa propre libération. On m'objectera sans doute que si, depuis quelque temps, on a dô, en Russie, se résigner à faire quelques concessions à l'esprit libéral, faire à· la Douma sa part, recourir aux services des zemtvos et des grandes municipalités, ce n'est pas à cause des victoires, mais bien des défaites des armées russes. Biblloter:a Gho B a'l~O
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