Giacomo Matteotti - Une année de domination fasciste

- 39 - flue, car le sucre étranger était plus cher que l'italien.· Le Gouvernement a alors aboli le droit d'entrée, mais, en m-ême temps, il a concédé arbitrairement et subrepticement aux sucreries et aux commerçants l'autor,jsatjon de vendre le sucre à des prix supérieurs au barême. Le Gouvernement annonçait à la Chambre qu'il aurait , 1 exercé une action de I baisse sur les prix, en introduisant en Italie du sucre allemand en compte des réparations ; mais ceci - com·me les socialistes l'avaierit prévu - a débuté fin )uillet, c'est-à-dire trop tard. Le Gouvernen1ent a lésé les intérêts généraux de la nation de quelques millions de lires-or, en empêchant l'entrée du sucre étranger à bon prix ; plus tard il a dû l'acheter plus · cher ; ensuite il a fait p1:1sser- malgré un engage.ment précis qu'il avait pris - çinqua-ntemillions de lires environ des poches des consommateurs dans celles des spéculateurs sucriers ; et, enfin, il se trouve chargé de plus de 40 mille quintaux de_sucre allemand payé à un tel prix qu'il lui est difficile de le placer. La vie chère Le fascisme ayant détruit les. coopératives, les organismes communaux et les consortiums constitués pour combattre la cherté de la vie, le ministre du Commerce réunissait, en juin 1923, une commission dont les résolutions furent les \ suivantes : « Il est nécessaire que l'Etat encourage, intensifie et coordonne soit 'l'action des administrations et des autorités locales pour l'organisatio'n et la -discipline des marchés, soit l'action des institutions, municipalités, coopératives, chambres de commerce et organismes privés, qui se proposent de favoriser l'approvisionnement le plus écononique ». Et le ministre proposait « la constitution d'or.ganismes contrôlés pour le ravitaillement des plus gros centres ». C'est-à-dire - en substance - que l'on proposait de restaurer ce qui avait été détruit. Biblioteca Gino Bianco

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