s'exprimaient, que se réaliserait la vraie solidarité qu~il avait A I revee. Il prit, aux cotés de notre ami Giacchero, une piace volontairement modeste. Vivre loin des courants intellectuels de .Rome, loin de la chaleur de Naples était dur à son esprit et à son corps. Mais il se rendit utile dans les premières années de Luxembourg, où notre souci principal était de démontrer par l'exemple pratique et la réalisation du marché commun du charbon e de l'acier, qu'une Institution nouvelle fusionnant l'autorité des différents gouvernements qui y participent et agissant sous les contròles d' une Assemblée et d' une Cou1· et1ropéenne, était capable de fonctionner pratiquement pour le plus grand bien des pays membres. En meme temps que cette preuve était portée, et à mesure que la première Communauté se concrétisait dans des domaines de plus en plus vastes, les difficultés s'accroissaient naturellement et les résistances, celles des choses et celles des hommes, devenaient plus opiniàtres. Les forces de conservation se coalisèrent dans nos pays. En France notamment elles réussirent à f aire échec, en 1954, au projet d' armée européenne qui tendait à appliquer les memes principes commt111autaires à la défence de nos pays, qui ne peut etre que commune. À travers ce projet, e'est toute l'oeuvre déjà accomplie que l'on cherchait à abatt:J;e. Renato Giordano, chez qui l'intuition politique devançait l'àge, avait vu les dangers que connait la première Commu-nauté Européenne si elle demeurait isolée, ainsi que ses adversaires souhaitaient qu' elle le fut. Il nous dit' ce qu'il croyait pouvoir faire auprès de l'opinion de son pays et nous décidàmes de l'envoyer à Rome. Il fut un des témoins de la « relance » qui résulta de la Conf érence de Messine en 1954 et il s'attacha à expliquer à l'opinion italienne, et dans tous les milieux politiques où il comptait de nombreux amis, la nécessité de voter les traités de Marché Commun et d'Euratom. Au Comité d'Action pour les États- U nis d'Europe, j' eus alors de nombreuses occasions d'apprécier son intelligence efficace. En effet, dès cette épo~ que, le Comité réunit les représentants des grands partis politiques et des syndicats des six pays afìn de promouvoir par les moyens appropriés, et notamment par la mise au point et 8 Bibliotecaginobianco
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