I•• Année - N' 11 Fascisme :HI•l.'YXE.N.SUE.L. FH.A.Nç.A.Y.S I>E. PETIT'GUIDDEE LAPRESSFEASCISTE Toute la presse italienne est aux m.ains du gouvernement : U n'y a pas un 1ournal, pas une revue qui n'exprlme une opinton of/1cielle. Nous n'avons pas besoln de rappeler tct !es ordres secrets à la presse, Que Carlo Rosse/li a publtés plusleurs fois dans ce journal, et aut ào1z.nent une idée assez exacte d,e la façon dont celte presse est e dlrlgée >. Mais ti ne /aut pas oublier non plus aue le fasctsme n'est pas une de ces réactlons à l'anclenne qut se limìtalent à la suppresslon de l'aàversalre; le fascisme àomine autant par la corruptlon et le mensonge que par la violence ouverte; Il s'ef/orce de créer, dans une atmosphère àe mort et ct'esclavage, des apparences de vie et cte llberté, qui putssent fusqu'à un certain point donner le change et sattsfatre zes besolns superftciels des esprlts vulgalres. C'est pour cela que le fasctsme n'a pas eu recours a la suppression de tous les journattx et leur substltution par un e Moniteur officlel >, mais a lalssé subsister les tttres des vteux fournaux, en 1es Jatsant diriger par des hommes à lui; tous les réctacteurs n'ont pas été changés tmmédlatement, mais seulement les hommes les plus en vue; on a préféré les encactrer par des homme• s-tlrs, des espions, et on peut compter sur leur peur pour Ure encore plus serviables que les gens qui ont un passé fasciste. Le publtc qut ne lit son fournal que pour y ptttser les argttments de ses conversattons quotidiennes s'est d peine aperç,, de ce changement. Le tirage àes fournaux a batssé, certes, mais dans une proportton in/1niment motndre que Si on avalt cherclté d lmposer d'un four à l'autre une feuille officielle. Le sYSUme (qui d'allleurs n'est qu'une généraltsatton, avec l'!'PPUI de l'Etat, de la méthode applìquée par les grands tndustriels de la presse dans le momle entter) a été trouvé bon, et s'est encore perfecttonné et dévelOppé. Dans le urand orchestre de la presse, orchestre dont le mlnistère de la propagande ttent la direction, on a commencé à SPéct/ier la fonction des dlfférents organes par rawort aux différentes couches de la population et aussl par rawor6 aux àifférents problèmes. Dans le cadre de la polittque générale qui est, mettorts, c/.éricale et proa!le-1nande, un ou deux journattx conservent, in/inlment miiigé, un certatn antlcléricalisme 01, une politique latine: ils donnent en pleln sur le thème du /our, mais se réservent des polnts de sortle pour l'aventr. C'est ainsl aue, par eremple, le e Tevere >, organe du falsceau de Rome et très près de Mussollnt, put ctévelopper, au temps cte la politique de Stresa, une polltique en aware11ce opposée, mais qui ctevait, deux mois aprés, deveiitr la politìque de toute la presse. Le e corriere Padano > et le e Lavoro > de Gtnes représentaient 1usqu'à ti y a quelque temps la politique opposée. Quand une attitude a plu, on fait reprendre par toute la presse l'article qut exprtme celte atW.ucte. Le e Popolo cl' llalia > exprime l'optnlon ctu pur fascisme, de Mussolini; mais il l'exprtme avec un certain calcul, car il est ctesttné 8urto11t d l'extérieur; le e Regime Fasctsta > de Farinacci exprtme la mtme opinion avec in~ ffntme11t plus de cra11, car if est àestlné aux Jasctstes cent pour cent, les squadristi qu'on veut pouvoir désavouer à. l'occasion, ceux dont les mo11squetons sont ce11sé• e partir tout se,(ls >, ceux dont 1e poignard frappe e sans ordre >. C'est d cause de cela qu'on est par fois frappé des erreurs d'interprétatiQn des correspondants étrangers en /lalte, qui 01,t blen de la pelne d reconnaltre du premier coup la portée exacte de tel ou tel article, faute cte connaltre le panorama asSez compliqué de celte presse dirigée. Nous com11tençons clone icl un voyage d travers cette presse singu!Mre; nous le poursuivrons sans un Qrctre arrtté, en passant ctes quottdiens aux revues, pour àonner une idte de la complexité du probléme. Notts nous occupons au;ourd'hul d' e Omntbus >, un hebdomadafre cl'actualité politique et littéraire qut a commencé de se publier d Rome au commencement du mots d' avrlf. , J tilY OMNIBUS e Omnibus > a une hlstolre et une caractérlstlque assez marquées : son dlrecteur, M. Leo Longanesl, fut un des !asclstes qui, avec Malaparte prirent part au mouvement llttéralre dlt de e strapaese >. Ce mouvement avalt une double slgnillcat!on : vers l'étranger, Il s!gn!!lait : e L'Italle ne falt pas part!e de l'Europe; elle est et veut rester barbare - la slmpllcité de ses coutumes noùs plalt mleux que !es !lctlons des pays démocratlques et mécan!ques >. Vers l'intérleur, Il slgnlllait : e Les coutumes et !es populatlons de nos provlnces valent mleux que !es coutumes et !es populatlons de nos vllles, un bon bourgeois de province vaut mleux que tous !es ouvrlers des vllles dont !es démocrates et soclal!stes nous rabattent !es orellles. > Comme tout cela c'étalent de ldées de gendeleltres et non p des ldées polltiques, e strapaese >, après avolr été à la mode pendant quelque temps, s'ételgnlt sans latsser d'autre trace que des édit!ons d'assez bon goOt, dans lesquelles certains caractères et !llustratlons !I. la mode vers 1890 étaient reprls et employés d'une façon moderne, avec une allure ml-lronlque, mipopulalre. La collection de l'Italiano (le Journal de e strapaese >) reste intéressante pour !es snobs. Au commencement de l'année, Longanesl conçut l'ldée d'un grand hebdomadalre, luxueux, de e lbon goOt >, destlné en quelque sorte à supplanter le vieux e Domenica del Corriere >, qui, lui, est vraiment populaire et d'un mauvals goOt parfait. Le moment est plus que Jamais au nat!onallsme, le Journal auralt donc pu étre un lnstrument de propagande en mème temps qu'une réal!satlon du goOt de son dlrecteur. Il s'en fut donc trouver Mussolini. qui trouva l'ldée très blen et lndlqua méme le t!tre du Journal e Omnibus >. Ce t!tre, qui enlevalt à l'entrepr!se de Longanesl toute valeur idéale, fut quand méme accepté. On ne va pas contre la volonté du duce. Quand on volt maintena:1t e Omnibus >. ce qui frappe c'est la dlsproportlon entre la collabor,1tlon qui est assurée par tous les plus beaux nom, de la Jeune llttérature !tal!enne et la réusslte de l'entreprlse. A l' e Omnibus > collaborent Alberto Moravia, l'auteur des e Indlflérents > et des e Amblt!ona égarées >. presque le seul écrlvaln de trente ans de l'Italle actuelle qui alt quelque renom lnternatlonal; Alvaro, un peu plus àgé, mais qui se révéla avec Moravia; Soldati, qui, sur un ton molndre, SEI sltue dans le méme courant que Moravia. On retrouve aussl, de la génératlon antérleure au fasclsme, le BoJonals Bacchelll, romancler et essaylste; Monelli, éerlvaln racue de guerre, actuellement grand Journal!ste du réglme, un des e héros > qui sltflèrent par ordre le Négus à Genève; le pe!ntre, llttérateur et muslclen Savlnlo, frère de Chlrlco; le Journal!ste-ph!losophe Mlsslroll, qui fut un des personnages de l'oppositlon en 1924 et devlnt après, gràce à sa capaclté de plrouette, théoriclen du fasclsme démocrattque, etc. Au total, plus d'llablbués de la e Coupole > qu'on ne seralt en drolt de s'attendre d'une feu!lle si ardemment natlonallste. Mais le natlonallsme d' e Omnibus > est d'une espèce parttcullère. Il est vlolemment tourné contre le natlonal!sme des autres, leur hypocrtsie rldlcule, Jeur goOt du respectable. Fermement convalncus, tout au molns à fleur de peau, que le monde est une caverne de brlgands, les éerlvalns d' e Omnibus > voudralent que tout le monde le proclamàt, et qu'll s'eì!orçàt de l'étre le plus posslble. Ils ag!ssent camme ces gens qui proclament en général quc toutes lea femmes sont des poules et tous les hommes des salaucls; mais ils font plus : lls s'lndlgnent qu'on ne solt pas d'accord avec eux sur ce polnt; Us s'étonnent toutes !es fols que quelqu'un paralt falre exceptlon à cette règle. Leurs flèches on t été tournées d'abord contre l'Angleterre, actuellement contre la France et le communlsme; mais la chanson est touJours la méme. Quand l'enneml étalt l'Angleterre, on !alsalt par exemple relever (n• 'I) le contraste entrc !es éphèbes brllllants e qui. assls ·sur le bord du gazon de !'Ile Mésopotamle, l!sent Sophocle dans le texte grec annoté par le prof. Murray, déclament les vers de Rupert Brooke avec l'accent oxonlen > et e les malgres et rachytlques flls des mlneurs aux yeux vldes et grls ... >; comme s'U n'y avalt pas atlleurs des contresBiblioteca Gino Bianco tes de fortune et si le fait, par exemple, que la classe rlche est en !talle bruyante et mal élevée lui conféralt on ne salt quelle absurde supérlorité. A ;part ce trait, qui relève du complexe d'lnférlorlté si souvent analysé chez !es natlonal!stes, la doctrlne d' e Omnibus > est la pure doctrlne de la force, adorée d'une façon aveugle. Voic! ce que son dlrecteur écrlt : e Nous professons la morale àu grand patriote Jlorentin, c'e3t-à-dire Que l'Etat doit poursuivre unlqueme11D le but de sa propre torce et le cttoyen celut de la grandeur de la patrie > (n• 16). La force. entendue de cette !açon, n'est plus la pulssance intelligente qu'elle étalt selon Machlavelh;, elle est quelque chose de sourd, de brute, de bestiai et de monotone. On conçolt alors pourquol, avec une si brillante collaborat!on, e Omnibus > reste si ennuyeux. La méme attltude, le méme état d'esprit qui domine le fait polltlque domine tout le Journal. Je prendral camme exemple la chronique théàtrale réd!gée par Savlruo. Elle est généra\ement très féroce, et on ne peut dire qu'elle épargne !es acteurs. Mais c'est une féroclté sans but, sans splrltuallté nl Mgèreté; elle peut produlre un éplgramme amusant à une table de café, non un artlcle hebdomadaire. Savlnlo (n• 7) doit parler d'une lnterprétatlon de Zacconl, le viell acteur. Il le trouve démodé; c'est nature!. Il ne t.rouve rlen de mleux que de le comparer à Cavallottl. Il n'y a naturellement aucun polnt de ressemblance, sau! l'àge_ Cavallott!, tribun de la démocratle itallenne, domina le Parlement, les Journaux et les loules à la fin du slècle dernter; ll rut tué dans un duel. On peut le Juger d'une !açon plus ou molns fav orable, mais Il s'Impose au respect. Que fait M. Savlnlo? Il prend Cavallottl camme le prototype du ridlcule démocratlque, et lmprovise une tlrade cont.re ce Cavallotti qui survlt en nous. (Comme quelqu'un qui compareralt Francen et· Jaurès. à cause de la barbe qui leur est commune.l Lisez plutOt : e Est-ce par un slmple hasard que. dans le rOle du sénateur Ardenza, Ermete Zacconi s'est falt la tète de Felice Cavallottl? Zacconl... est l'lnvolontalre porte-drapeau de tout le cavallottisme qui survlt. obscur, mais tenace, dans les tréfoncls de beaucoup d'Itallens. C'e.,t cette communlon ldéale qui Justlfle la trlomphale adhéslon du publlc à ces sentlments si ;purs et si inut!les. à ces gestes si gènéreux et destlnés à la fa!lllte, etc.. etc... > Te! est le passé qu'lls rldlcullsent. Leur e stupide XIX• slècle > n'est rlen de plus que le slècle des becs de gaz. D est nature] que !es réflecteurs l'emportent. Devant un te! hebdomadalre, deux questlons se posent : sa valeur lnt.rlnsèque, sa !onctlon. Pour ce qui est de la valeur, nous l'avons lmpllcltement Jugée. Un hebdomadalre du genre de e Marlaune >, mais aussi monotone et maussade que Marianne étalt, à ses débuts, gal, prlmesautler, varlé. La torce cynlque des gens de lettres ltallens s'exprlmeralt lnflnlment mleux à t.ravers des recuells d'éplgrammes. (Quelques exemples de bons mots ': e La femme, dlt Nletsche, c'est la consolatlon du guerrler; ml!.ISquo!, quand le guerrler est à pelne un nlgaud démoblllsé? > e Varlstocratle? Je ne sais pas pour quelle raison elle est restée du XVIII• slècle. Peut-ètre pour porter le deull des réTOlut!ons arrlvées depuls >, etc., etc ...) que dans des pages et des pages de faux problèmes. La fonctlon d' e Omnlbus > paralt étre celle de donner une soupape d'échappement à l'esprit pessimiste, àcre, cynlque des mllleux Uttéralres romalns. On ne peut pas lui r~server une piace de premier pian. car tout va offlclellement très blen dans le mellleur des mondes pour !es autorltés : mais on peut le canallser dans la fonctlon de méprlser l'étranger et le passé. dans la fonctlot1 de convaJncr~ :e publlc que les rldlcules cte cnez nous ne sont que des rldicules parml Jes autres, et non pas des falts odleux et lnsupportables. On lui lalsse aussl Juger llbrement qaclques manlfestatlons secondalres de la vie itallenne, comme le théàt.re, en ce moment complètement en léthargle ou la llittérature des llttérateurs. Mais qu·on ne parie pas des !dées; ou alors qu'on reste dans l'orthodoxle la plus plate. MAGRINI. PARIS, 6 Aout 1937 et ltalie 66 G:XU.STI:Z.IA. E. L.:X:HE.H. T A.' ,, C'ESTLE DEVOIR DESINTELLECTUELS D'INTERVENIR L'assassinat de Carlo et I la fin des libertés en ltalie. li Nello Rosselli est un crime ne faut pas que le meurtre contre les valeurs essentielles des frères Rosselli signifie la de l'humanité. Comme beau- fin des libertés en Europe. li coup d'autres crimes, mais ne faut pas laisser la voie oucelui-ci les 'dépasse tous en verte à la terreur. C'est le dehorreur. Les frères Rosselli voir des intellectuels d'inters'étaient consacrés à un idéal venir. Que le martvre des de justice et de liberté- C'est Rosselli soit le dernier. Que pour cela qu'on les a assas- soit donné à l'esprit et. à ses sinés, Matteotti a été tué en représentants le dro1t de 1924 : son meurtre a signifié vivre. Claude AVELINE H--V. ABBOT Samuel ALEXANDER ALLARD N. ARVIN MaxAUB J.-L. AUBRINZ CORPUS BARGA W.-C. BARNES Lascelles ABERCROMBIE Charles E. BEARD Cari BECKER H. BECKER René BLECH Bruce BLIV EN G. A. BORGESE André BRETON E. BURNETT Mme CACHIN-SIGNAC M. CANT ARELLA J. CASALDUERO Jean CASSOU André CAZES André CHAMSON Ben.iamin CREMIEUX H. CATTANES G.-D.-H. COLE M. CURTI E. DEIR CAMOS M. DE RONDE C. DESPIAU M.DICKSON Paul DOUGLAS D.DOUGLAS Geor~es DUTHUIT W. Y. ELLIOTT Paul ELUARD H.FATERSON . H.-V. FAULKNER Waldo FRANK Gaston GALLIMARD Dor. CANFIELD FISHER Oswald GARRISON WILM. MC GARVEY P. G. GOOCH J.-J. GJBSON André GJDE GOERG Victor GOLLONEZ E.-M. GRANT Gwylynn O P. GRIFFJTH GROETHUISEN Marcel GROMAIRE Jean GUEHENNO Alix GUILLAIN L. HALL Martin HART R. HARLOW Miguel HERNANDEZ P.HEULE John-A. HOBSON Valentine HUGO Julian H. HUXLEY C.-E.-M. JOAD Alvin JOHNSON W. KOTSCNIG H.KOHN L.-A. KONZ O.-F. KRAUSHAAR Paul LANGEVIN ~ Rudoll LEONHARD LA PIANA O.-N. LARKIN Harold J. LASKI Fernand LEGER P.-R. LIEDER Cequequ'unministrdee I' éducationnationalenrégimefasciste. De Vecchi di Val Ciamon Bonifica fascista della cultura Milano 1937 Pour avoir une scnsation physique imméctiatc des ruisons politiques et des motifs psycllologiques qui pous- :,1:a1tle fasciste contre l'inteJlectuel. il faut lire le gros livre dans !eque! de Vecchi a reueilli ses discoUJ·s et ecs décrets. li a été mis à la tètc des écoles de la •l\'ation pour un double n1olir, le premier, l'csscnliel, pour préparer chez les jeunet; universitaireB et Jy. céens, l'athmosphère dc guerre qui a abouli à a conquélc de l'Aby~sinie, à l"invasion de l'Espagne et qui est bicn loin de d'éeroilrc aujourd'hui; cl pour clcvenir, à cause de sa figure physique, de sa structurc mentale, de ses originee culiurelles, une ortense et une humiJiation per• manente pour tous Ics inlellectuels qu'il était ccns6 représenter dans l'Etat. Les deux buts eont liés et dé• rivcnt l'un de rautre. La guerre d'Abvssinie a. ~té une u fuite en avnni. ,, de Mussolini en face du rtot montant des criliques et de l'indifférence qui 6urgissaient de toue les cOtés du paye, elle a été la réponsc dc la violenoo au mécontenlcment qui grandissait. De mème, le fait de mettre de Vecchi à l'Educalion Nationale était la réponse de da forcc nveugle, de l'inconscience ras• ciste, en face des jeunes et dcs intellectuels, qui par leur mobilité, par leur inquiélude, reprt':s'entaient un élément de troublc dane le grand silence de l'état fasciste. ,'.lfussolinl lui•m~mr, a\·ec le cynismc qui est le trait 1>ersonnel caraclérislique qu'H a1>portcdans le igrand tablcnu de décadencc qu'v11 nommc rascisrne, a avoué C'C but cn disa.nt à ses intimcs que ◄< l'ignorance carrée (comme on dit lègion carrée) de De Vecchi 6aura mettre à leur 1ilace !es intcllectuels ». Aspect milita,re et aspect d'il(norancc vouluc et imposéc d'en hnul, voilà les cleu-.: faces de l'u nssainis• Rement fasciste dc In. culture u, pour définir l'ceu\'re clu mini€-lrc par ses propres mots. Le voilà dans à J"a,u\'l'e dans loo lvcées : e; Si dt\ns l'in$lruclion de premier dc• gré il !aut idéalemenl créer un bon adj~eant, dans le secanti ctegré, il laudra idéalement el, dieons aussl 6cientific1uement créer un bon sous• oHicior. Et on cn doit ipas avuir peur que l'ndolescent s'ennuie. L'église 6ail faire digérer dans ees leçons de cathéchisme les doctrines !es plue compJiquées, et, si clic Ics cuisine bien. toutefois elle ne les diminue pas. ni clans aucun cas elle ne les ,aisse dévier "· (1>. 18n). (Entro paranlhè6c, nous conser• vons, clans la traduclion, ici, cvmme fti!lcurs, Jes métaphores de De Vecchi dans toutc leur fraicheur. A noter que cct homme est catholique et a été longtemps ambassadeur d'ftalie auprl>s du Vatican). Dans !es progremmes pour les lycées on lit par excmpe : o Types d'a.rtilleries : dc division, de corps d'armée, <le cote. Elficacité d'cnsemble. Oérensc antiaérienne et ses prineipaux éléments : milrailleuscs, ar• mes automaliques, canons, cuntr0les de tir éleclromécaniques ... " Ainsi que pour le cOlé historique: o Napoléon L'hornme, Le Stra tège, L'Jtalicn, L'importance dc l'aecendant du chef su r Ics masscs ... ,, Et pou r le cOté théorique : Art de commandement. Concept et sentiment de la discipline. La ligure de J"ollicler. I.a (orrnation dee chels. Comment on acquiert la conriance dcs subc;rdonnés. ,, Quanct on voit toutes les dillicultés ùes jcunes italiens ù percer l'atmos• phèrc fasciste, il faut se rappelcr a.ussi cctte éducation 111ìlitaristc et na.tionalisle, capablc, à Ja longue de tout s11ff0<1ucr. Son nom restcra lié à la " réforme des ocactérniC6 ,, et des (( instituts d'hjstoire >,. Jl conunença por la réforme de la « Société Nationale rc.ur l'h1sroire du Hisorgimento ., et 11 se déclara « lrès fier d'avoir été l"auteur du sù11:t"emru11rèvolutionnaire de la première cerise, auq11el toutc la grappe de cerises est cn train de suivre du panier li. Il existail e11 eflet dans beauJacques LIPCHITZ André LHOTE A. LOCKE André LURCAT F.-L. LUCAS LARD Robert M AC IV ER Archibald MACLEISH Mme Clara MALRAUX K. MAYR Thomas MANN Franz MASEREEL MARTIN-CHAUFFJER André MASSON Henri MATISSE Alexander MEILLESOI-JN A. MIATLEV H. MICHAUX Jean MIRO Henri MINEUR . Emmanuel MOUNIER ' Federica MONTSENY Léon MOUSSINAC Président W.-A. NEILSON Marguerita NELKEN Henr.v W. NEVISON Mme PAULHAN Pablo PICASSO Henri POLLES PURNAL M.PEOPLES D. PETOELLO Georl(es PILLEMENT Léon-Pierre OUINT Charles RAPPOPORT Paul RIVET G. ROSS Gonzalo de REPARAZ P.-A. TOUCHARD Simone TERY C.-F. STIMSON M. SOMMERFELD Vincente SAENZ G. SALVEMINI Harrv SCHERMAN R.-H. TAWNEY Louis VALLON L. VENTURI Andrée V/OLLIS H.-G. WELLS Erich WE/NERT Christian ZERVOS Nouà publieron1 la prochaine foia lea . 1iirnaturea d'autrea écrivaina, artiatea, etc., qui continuent à nous narvenir. , ouµ de villes d'Italie des ccntres d'étude,; d"hi6toire qui avaient leur raison d'ètre dans Ja rcnaissance oes études hisloriques qui accompagna e1 il 1Risorgimento "· Non seulement il est donc uatu. rt'I que ces centres aic11t été aussi J1tulliples et aussi variés que ront été les mouvements des dilférents c~nlrc,; italicns pour l'indépendance, mais ces dirrérent6 inslituts pour la rccherche de l'histoire locale de chaque ville ou de chacfUe région reflétaient ce mouvemcnt culture) qui, au delà et contrn dcs idées vagues d'cmpire et de chrétienté, cherchait à relier Jes expéricnces des libres communes moyenAgeu6C6 aux nouvclles tentativea de libertés nationalcs. Celte diversité, celte multiplicité, méme quand il e'agit d'e centres d"études historiques a été insupportable pour le rascisme, mème une autonomie de oe genrc-là est inconcevabte en régime dictatorial. Pour Oc Vecchi cela a pris la forme terrible à ses yeux d'une trouoe qui manque d' (I uniformité ,, ~ et de u caclence n dans sa marche et il a vite tait d'y mettre bon ordre. li a tout uniformisé, tout rendu idenli· quc; il a tout mis sur le méme pian, l'anliquairc qui étudie i quelquel vieillc piene romaine et l'historien rn contact avec les problèmes vitaux dc notre tcmps. De loin ça fait un cffet splendide de construction hié· rarchique et pinte en méme temp6. Si on veut se faire une idée de ce que Dc Vecchi cntend par u recher• oh<i scicntifique "• il a le bon goùt de l'expliquer lui-mème la pago aproo. « Nous ne voyons .pas quelle antinomie pourrait exisler entra l'étudc diligence et patiente, conduite 6elon !es 101s!es plus rigoureu6es de la science, et l'esprit hardi de la bnlaille du solslice, ou de Vittorio Ve_neto ou de l'activité des. squadr1sl1, quc nous voulons mamtcnir inlactc ... J.c cadavre de l'historien Nello Ro,;selli en témoignc. POUR LA PROPAGANDE POUR L'ACTION SOUSCRIVEZ Ce journol est cx(>cuté par des ouvreicrs synclìqul!~ Le ~(•ranl : Marcel Cl/11/lTIIAIN f\lP. Dc L'IIOTELDE POSTE 66, rue Jenr. Jacque ROUSSEAU-Parls J•
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