DOSSIER CNT plénum régional de mise au point où chaque syndicat présenta sa motion dans une ambiance passionnée. Cette situation provoqua un coup de frein - passager, mais réel - dans le processus de développement de l'oarganisation catalane. Vers de nouvelles perspectives ... Malgré la persistance des rivalités internes et les provocations policières, la CNT manifestait, en ces premiers mois de 1978, la volonté prioritaire de s'efforcer de coller à la réalité du mouvement social. Cette orientation ne tardait pas à s'avérer particulièrement fructueuse en Catalogne où l'implantation anarcho-syndicaliste devenait de plus en plus effective sur les lieux de production, parfois même nettement majoritaire dans certains secteurs. Parallèlement, on percevait ici et là les sym ptômes d'une nouvelle mentalité cénétiste, plus syndicale que spécifique, plus apte à intervenir concrètement dans les luttes qu'à se livrer à l'abstraction théorique. Certains y virent les indices d'un « virage à droite» et allèrent jusqu'à présager un «recentrage» réformiste. C'était aller vite en besogne et ignorer les profondes motivations de l'orientation plus expressément syndicaliste de la CNT. Il fallait plus y voir, semble-t-il, l'intention déterminée de rompre avec un certain verbalisme stérilisant pour se mesurer à des situations concrètes, de sortir du ghetto pour se réinsérer dans le mouvement réel des luttes ouvrières. La participation décidée de la CNT à la grève des pompistes - secteur où la centrale anarcho-syndicaliste est majoritaire - s'était soldée par une victoire, alors que l'adversaire était multiple (le pouvoir et le réformisme) et les conditions objectives (les retombées de la crise économique) n'étaient pas particulièrement favorables (32). De la même façon, la campagne en faveur de la liberté d'expression, centrée sur la défense de la troupe théatrale « Els Joglars », censurée par les autorités, (32) Tout le monde, par ailleurs, ne fut pas satisfait de l'attitude de la CNT lors de la grève en question. Certains - toujours les mêmes - auraient souhaité que la CNT passe outre les décisions adoptées en en assemblée par les travailleurs concernés et poursuive la grève, alors que les principales revendications étaient satisfaites. Cette surenchère était caractéristique de certains «spécifiques» ... Elle se manifesta de nouveau peu après, lors du « Congrès de l'I.F.A. » (Internationale des fédérations anarchistes), célébré en mars 1978 à Carrare (Italie), où la délègation espagnole déclara publiquement - d'après un compte 97
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