DOSSIER CNT En Aragon, 2000 militants environ, 22 fédérations locales et un organe de presse: Accion libertaria. Aux Asturies, 5000 militants, 7 fédérations locales et un organe de presse: Accion libertaria. - Aux Canaries, 2000 adhérents, 4 fédérations locales. Ces chiffres méritent quelques remarques. Tout d'abord, le total des adhérents coïncide avec le chiffre avancé lors du plénum de septembre 1977, soit 120.000 adhérents. Ensuite, la distribution par région reste extraordinairement inégale. A part la Catalogne, l'implantation demeure groupusculaire. Le Levant, le Centre et les Asturies suivant de très loin. L'Andalousie, par contre, a progressé spectaculairement en l'espace d'un an. Contre la tradition rurale de l'anarchisme andalou, le développement de la CNT est plus marqué, alors, dans les villes qu'à la campagne. Il faut également noter la présence dans cette région d'un syndicat «unitaire» d'inspiration maoïste relativement bien implanté. Enfin, il est difficile de ne pas être surpris de la stagnation de la CNT en Aragon. Cette région, traditionnellement favorable à l'implantation libertaire, semble en effet, avoir beaucoup de mal à décoller. L'organisation - il est vrai - présente certains caractères bien particuliers et l'extrême sélectivité des affiliés confère à certains syndicats ou fédérations locales un aspect essentiellement spécifique. En général, d'ailleurs, les chiffres bas s'expliquent par ce processus d'affiliation, éminemment conscient et volontaire et parfois même trop exigeant pour une classe ouvrière venant de sortir de 40 ans de dictature. Anarchisme, anarcho-syndicalisme et autonomie Derrière la profusion d'étiquettes collées à telle ou telle tendance («marxiste infiltré », « conseilliste », « assembléiste », « anarc.µo-communiste », « syndicaliste pur», etc.), se dissimulent souvent des conflicts de personnes ou des appétits de pouvoir. Il n'empêche que la CNT est un carrefour de mille routes, un bouillon de culture où se manifestant des sensibilités contradictoires, elles-mêmes difficilement définissables. Certains« assembléistes » (ou conseillistes) s'opposent, par exemple, à toute forme d'organisation de type permanent (y compris la CNT) et cherchent à transformer les militants syndicaux en simples «animateurs» de l'assemblée souveraine. Dans la pratique, pourtant, le conseillisme se heurte à de sérieuses difficultés. Rien, en effet, n'est plus facilement manipu91
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