Interrogations - anno V - n. 16 - ottobre 1978

FREDDY GOMEZ quant au passage les absurdes manipulations de chiffres des diverses centrales, avança celui de 20.000 militants, la plupart âgés de moins de trente ans. Enfin, il annonça l'intention de la CNT d'organiser son premier meeting d'affirmation anarchosyndicaliste au mois de mars, à San-Sebastian-de-los-Reyes (Madrid). La CNT tentait indéniablement de donner une certaine image cohérente d'elle-même. Par là, elle cherchait aussi à créer une dynamique interne et espérait mettre provisoirement terme aux luttes de tendances et aux diverses rivalités qui se manifestaient en son sein. A l'évidence, l'objectif ne fut pas atteint complètement (18), mais - l'espace d'un temps - il sembla que cette ouverture vers l'extérieur mobilisait les énergies militantes vers des terrains moins embourbés. Le 27 mars 1977, alors que personne n'osait encore y croire, la CNT remplit les arènes de San-Sebastian-de-los-Reyes, près de Madrid. Tout y était: le nombre (25.000 personnes environ), la joie sur les visages, les drapeux ondoyant au vent, les re- (18) Peu après la conférence de presse, le Comité national tint une réunion plénière (réunion à laquelle assisten le Secrétariat permanent et les secrétaires des différents comités régionaux de la Confédération). Plusieurs thèmes étaient à l'ordre du jour: état de la CNT, situation politico-sociale, problème de la mise à jour des statuts et préparation du meeeting de San-Sebastian-de-los-Reyes. Un autre point de la discussion avait trait à l'exil. Il mérite qu'on s'y arrête. Un des « groupes » de l'e'xil - le secteur « Frente libertario » - s'était réuni en janvier, comme il a été signalé plus haut, à Narbonne (France), en présence de deux membres du CR de Catalogne. Cette Conférence fut importante puisqu'elle prononçait l'auto-dissolution de « Frente libertario » et l'intégration de ce secteur à la CNT d'Espagne, moyennant l'affiliation directe des militants à leurs différentes régions d'origine et l'envoi des cotisations au Comité national. Ces décisions, exemplaires dans leur volonté de mettre un terme à l'une des plus tristes étapes de la récente histoire du mouvement, signifiaient la fin historique de l'exil. La motion adopté signalait, en effet, que « tout organisme extérieur au territoire espagnol prétendant, à partir de maintenant, s'intituler CNT résulterait apocryphe et sans raison d'être», et concluait en ces termes: « cette décision correspond à la necessité élémentaire de renforcer nos positions à l'intérieur, en éliminant toute espèce de dualisme pouvant porter préjudice au développement et à l'action ... Nous maintenons, cependant, les bases essentielles du fédéralisme et réaffirmons le droit de tout militant ou groupe d'analyser et de discuter les actes et trajectoire de notre organisation ... ». La réunion plénière en question se montra, cependant, au-dessous de tout en ne sachant pas saisir l'occasion pour liquider le problème de l'exil. Elle en avait portant la possibilité, mais - par ignorance ou soumis à d'occultes manipulations - le Comité national ne sut pas 84

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