Interrogations - anno V - n. 16 - ottobre 1978

DOSSIER CNT FAI et volonté de pouvoir Le 30 janvier 1977, la police interpellait une cinquantaine de personnes, réunies dans un garde Barcelone, et les accusait de tentative de reconstitution de la Fédération anarchiste ibérique (FAI). A partir de ce moment-là, la situation va en se compliquant. Deux membres du Comité régional de Catalogne, le secrétaire général et le trésorier, alors absents de Barcelone pour assister à la Conférence du M.L.E. (secteur « Frente libertario »), célébrée à Narbonne (France), se trouvèrent, dès leur retour à Barcelone, confrontés à cette étrange situation. Les communiqués de presse reprenaient la thèse de la police et - à la vérité - la CNT ne savait trop ni que penser, ni quoi faire. Le Comité régional résolut donc de se tirer tant bien que mal de cette affaire qui - nous le verrons - devait provoquer d'énormes tensions parmi la base confédérale. Quelques jours plus tard, après de multiples et laborieuses interventions de la CNT, une partie des dits « faïstes » interpellés étaient remis en liberté, parmi lesquels bon nombre d'Espagnols résidant en France et quelques étrangers (16). D'autres entrèrent à la prison Modelo (Barcelone), bientôt rejoints par d'autres camarades provenant de Murcie, de Malaga et d'autres villes, sur lesquels pesaient les mêmes accusations policières. Les faits sont là ... S'agissait-il réellement d'une tentative de reconstitution de la FAI? Nul ne pouvait alors le dire avec certitude. Personne ne revendiqua la paternité « faïste » de la réunion et - une fois de plus - la CNT dut assumer seule la défense des emprisonnés. Et la chose n'était pas des plus simples puisque - totalement ignorante de la tenute de cette réunion - la CNT fut la première surprise de cette incompréhensible opération. Néanmoins, elle parvint rapidement à mettre un frein à la campagne policière et dénonça la thèse policière en niant purement et simplement l'existence d'une quelconque FAI. La solidarité n'étant pas toujours entendue de la même façon par (16) Comme Umberto Marzocchi, vieux militant de la FAI italienne et responsable de la CRIFA (Commission de relation de l'Internationale des fédérations anarchistes). Il est peu probable que Marzocchi ait été au fait des nuances et des sensibilités qui composaient le rennaissant mouvement libertaire espagnol et, par là-même, des manipulations orchestrées depuis l'exil pour imposer la prédominance d'une tendance sur toutes les autres. Seule cette « désinformation » peut expliquer sa présence à une réunion particulièrement partisane. 81

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