FREDDY GOMEZ Le premier Comité National - représentatif et régulièrement élude la CNT reconstruire lui conféra, indiscutablement, une marque de sérieux. Il était composé de militants de valeur, supposés - qui plus est - indépendants de telle ou telle tendance (14). Sa première tâche fut de dynamiser, à travers ses traditionnelles publications, la presse confédérale particulièrement défaillance jusqu'alors. La région catalane fut chargée de la confection de Solidaridad Obrera et la région Centre (Madrid) de celle de Castilla libre, organe régional, et - sous la responsabilité du Comité National - de C.N.T., organe national de la Confédération. Cet effort de dynamisation de la presse fut accompagné d'une campagne internationale, marquée par un appel - pathétique et quelque peu grandiloquent, mais très significatif de l'état d'esprit de la militance cénétiste - aux « militants émigrés et anarcho-syndicalistes du monde», dans lequel on pouvait lire: « La publication de notre organe C.N.T. marque un point fort dans cette tentative de rapprochement entre les militants infatigablement présents dans tant de batailles sociales et les jeunes qui grossissent aojourd'hui nos syndicats et fédérations ... Nous faisons donc, en cette occasion historique, un appel à la solidarité internationale des anarcho-syndicalistes, des travailleurs révolutionnaires, des mouvements libertaires du monde entier pour qu'ils nous aident à irradier notre et qualitativement en précisant son caractère anarcho-syndicaliste ou de se réduire, lentement mais sûrement, jusqu'à devenir un gros groupuscule plus ou moins radicalisé, en se refermant sur un anarchisme séléctif. Ce choix simple est pourtant difficile à assumer, car le problème - le seul vrai problème au demeurant - est celui de l'impuissance syndicale ou, plutôt, la difficulté d'une organisation libertaire, à vocation et définition syndicales, à se penser, à agir et à fonctionner comme syndicat révolutionnaire. Les causes de cette impuissance sont indiscutablement multiples. (14) Juan Gomez Casas, premier secrétaire général de la CNT, n'était pas précisément un inconnu parmi les militants espagnols. Son activité clandestine, les longues années de prison, mais surtout son livre Historia del anarcosindicalismo espafiol, édité pour la première fois en 1968 à Madrid (ce qui lui valut des critiques de la part de certains bigots soupçonneux, confortablement installés hors des frontières !) lui avaient permis d'acquérir la confiance de nombreux secteurs de l'organisation. Le premier Comité national comprenait quatres membres, en plus du secrétaire général: Pedro Barrios (trésorerie), José Maria Elizalde (rel. ert.), Angel D. Regalado (organisation), José Bondia (presse). 78
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