Interrogations - anno V - n. 14 - aprile 1978

CONFLUENCES ET PARTICULARITES LATINO-AMERICAINES années sur un parcours de « gauche », avec formules sonores sur la partecipation ouvrière et la formation d'un domaine économique socia!, ce qui enterrait défìnitivement !'oligarchie et confìnait la bourgeoisie d'entreprise dans un ròle mineur, elle a, sans modifìer en quoi soit l'essence de son pouvoir, repris un langage modéré, et rend aux entrepreneurs privés une certaine liberté de manoeuvre. Mais son souci principal est d'asseoir son autorité grace à un mouvement populaire. Aprés l'échec du SINAMOS (sysème de mobilisation des bases), elle est en quete de nouvelles formules d'encadrement, sans reieter a priori l'entente avec son ennemi historique, i'APRA de Victor Raul Haya de la Torre. S'il fallait un dernier exemple pour illustrer la complexité des situations, nous prendrions le Chili, où l'experience du démo-chrétien Frei (1964-1970) a donné à la CORFO, (Corporation de création industrielle) une importance première pour tout ce qui est propriété et entreprise d'Etat, mais dans le cadre du système parlamentaire. L'experience Allende qui a suivi, en accélérant I.e processus d'étatisation et en accordant une autorité décisive aux technocrates, s'est heurtée aux limites étroites de la démocratie électoraliste et n'a pu, ou n'a pas voulu, inventer une forme de pouvoir monopolisateur. Le chaos économique, compliqué par le désordre politique - évident non seulement dans le camp de l'Unité Populaire, mais aussi au sein des mouvements d'opposition - réclamait l'intervention militaire. A signaler, paradoxe apparent, que le grand tournant qui a suivi le « golpe »: répression, principes réactionnaires, retour aux « saines méthodes » fìnancières, n'a pas fondamentalement modifìé - jusqu'à présent: avril 1977 - le pouvoir économique de l'Etat. Malgré les dénationalisations et le retour des banques au régime privé, les 8 premières enteprises du pays sont encore et toujours du domaine public (sur les 30 entreprise les plus importantes, 19 sont en majorité contròlées par l'Etat...). Un cas particulier serait celui du Vénézuela, où les royalties du pétrole récemment nationalisé entretiennent une classe d'hommes politiques et de fonctionnaires, sans qu'entre en ligne de compte une quelconque ségrétation idéologique, mais où une bourgeoisie pourtant directament dépendante des bienfaits et du bon vouloir de l'Etat continue à jouer un ròle important, notamment par ses clientèles installées au sein meme des administrations centrales. Paris, avril 1977 81

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