CONFLUENCES ET PARTICULARITES LATINO-AMERICAINES de cuirs, de laines et aussi, durant un certain temps, des capitaux étrangers ayant trouvé havre sur et monnaie forte. Avec la décadence économique - mévente des matières premières, concurrence de nouveaux producteurs (modernes) australiens, néo-zélandais, voire latino-américains - commence la désagrégation du système politique. Un court moment, une solution de type technicien se profile. La radicalisation de la gauche, sous l'influence immédiate de l'expérience cubaine, et la recherche de solutions d'avant-garde, en un curieux mélange de terrorisme bon enfant, de jacobinisme paternaliste et de tradition libertaire, débouche finalement sur la méthode Tupamaros. Un contre-pouvoir, cherchant l'appui populaire, bien organisé par rapport aux forces de l'ordre - armée et police - du moins en une première période. Et puis vient l'apprentissage et l'étoffement des services de répression, le durcissement des moyens et des buts du mouvement tupamaro, l'entrée en scène d'une armée qui pendant des décennies avait systématiquement et par conviction reejeté toute intervention dans la vie politique. Une armée à qui il avait été demandé peu à peu la réorganisation des postes, du port, des chemins de fer, services publics tombés en quenouille. Une armée qui ne prendra le pouvoir mais qui se trouvera un jour l'avoir entre les mains, par effacement des autres organes de l'exécutif. Il n'avait manqué, au beau système uruguayen qu'une participation effective de la population, non comme clientèle bénéficiaire et masse electorale, mais comme présence et responsabilité dans tous les domaines de la vie économique et sociale. Si bien qu'il est possible de se demander si la vaie de la démocratie parlementaire est bonne école pour l'apprentissage de la démocratie tout court, ou si elle ne r'eprésente pas le chemin de la délègation et de l'irresponsabilité. Avec, en période de crise, une seule issue: un pouvoir de pure répression garantissant un minimum de cohésion admnistrative de la société. La révolution cubaine et ses phases successives permettent de découvrir une logique rarement illustrée avec tant d'évidence: celle d'un pouvoir cherchant à modeler una société en vue de sa propre perpétuation. Il n'est en effet, pour le comportement du noyau dirigeant groupé autour des frères Castro, aucune explication de nature économique, aucune justification idéologique, aucun raisonnement d'ordre international qui tienne. Alors que la volonté farouche de sacrifier compagnons d'armes, promesses et principes de départ, projets et directives, au maintien de la seule autorité du « lider maximo » est l'unique constante. 79
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