FAIJTS DIVERS ET SOCIALISME dent grave, qu'il s'etait renverse dans un quelconque ravin. Personne n'en savait rien, tout le rnonde le cherchait. En vain. Mais le chauffeur a ete retrouve Ja ou personne ne s'y attendait: chez lui, a la rnaison. Interroge sur le pourquoi et le comment, E.M. a repondu candidernent « jai pris rnoi aussi quelques jours de vacances. Et bien quoi? ». Mais justernent, ce n'est pas bien du tout! On le lui a clairernent dit, et rnaintenant, il va en redonner de sa poche » (16 decernbre 1975). Lorsqu'il y a cornplicite evidente entre les travailleurs et les usagers, dans le cas des transports publics par exernple, on peut s'imaginer le danger que cela represente pour le bon fonctionnement moral et economique de l'Etat bureaucratique. Voici un bel exemple de « desobeissance civique » (situation assez frequente): « L'autobus n° x circule sur la route S.G. Pendant le trajet, quelques personnes montent. Le chauffeur V.R. encaisse !'argent, mais ne delivre pas de billets. 10 km avant le terminus, on fait une verification; sur 20 passagers, 13 n'avaient pas de billet. Mais pour payer, ils avaient paye quelque chose: en tout cela faisait plus de 100 lei. Somme que s'etait attribue le chauffeur. Et les autres voyages, les autres jours? Alors comment s'etonner que de tels voyages soient consideres par l'entreprise de transport comme non rentables! Evidemment, avec de tels chauffeurs! » (25 novernbre 1975). Et cornme par hazard, lorsque les deviations sont !'oeuvre des bureaucrates eux-rnernes, c'est le travailleur qui paye, cornme l'avoue !'article suivant - qui pourrait constituer une bonne introduction au labyrinthe bureaucratique: « C.A., chef-cornptable d'une fabrique de chaudieres de B., est tornbe en panne avec sa voiture personnelle. II a telephone au chantier en priant l'ingenieur N.N. de lui envoyer d'urgence une voiture de remorquage. L'ingenieur charge le contrernaitre de resoudre le probleme. Celui-ci dicte ses ordres au chauffeur D.A. qui doit aller depanner le chef-cornptable; rnais pas seul, accompagne de mecanicien S.V., qui est cense assurer !'assistance technique. Dons une voiture de l'Etat et deux homrnes ont ete utilises pendant le temps de travail por resoudre un problerne qui n'avait rien a voir avec le travail. Surpris dans sa course, le chauffeur a ete - legalernent - penalise par les organes de la milice. Done il etait coupable de ne pas avoir lui aussi un subalterne? » (16 decembre 1975). On a beaucoup insiste sur le caractere quotidien de ce type de faits divers. Pour comprendre leur impact reel il faudrait 21
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