EDMOND T-RIFON mune T. A un moment donne, le tracteur fut arrete par la milice. Apres un bref controle, on a decouvert que les mecaniciens avaient avec eux 30 a 40 kilogs de mais derobes a la ferme ou ils travaillaient. Inutile de preciser qu'on a confisque le rnais aces malhonnetes. Ajoutons qu'on a condamne chacun d'eux a une amende de 200 lei. Encore un detail: citons textuellement l'un d'entre eux. "Si j'avais su, je n'aurai pas fait cette connerie, mais je pensais qu'a cette heure-ci la milice ne courait pas les rues!" Et voila que pour des gens comme lui elle court! » (9 sept. 1975). Et puisque l'ironie qui termine !'article precedent n'est pas obligatoirement efficace pour le travailleur qui enfreint la loi, on ne se gene pas, a !'occasion, pour faire appel au hazard qui sevit contre les malhonnetes, afin de dejouer les tentatives d'autres recuperateurs en puissance: «Les chauffeurs de tracteurs I.S. et I.P. se soot mis d'accord: le premier s'est engage vis-a-vis du deuxieme a lui amener de la pierre pour Ja construction de sa maison. La nuit, en circulant en douce dans les champs pour ne pas etre apen;:us des miliciens, ils ont ecrase par erreur un villageois venu lui aussi Jes aider. Une vie ... pour un transport en douce! » (10 septembre 1975). Mais il n'y a pas que Jes paysans (dont les penchants vicieux peuvent toujours expliquer le comportement antisocial pour les fins ideologues du Parti) pour transgresser les lois: les ouvriers recuperent aussi. « En quittant !'atelier de l'usine "Le Tracteur", I.N. se felicitait deja de sa reussite. II a meme souri au gardien en serrant le pain sous son bras. Mais ce n'etait pas un pain comme les autres puisqu'il y avait introduit une bobine. Et voila que I.S., un gardien, lui demande: « Pourquoi as-tu achete du pain ce matin et non pas en sortant du travail? oui, mais ... alors le gardien prit le pain qui pesait un peu trop lourd! » (10 septembre 1975). Dans ce contexte, la desertion du travail (collective ou individuelle) prend une nouvelle dimension: « E.M., chauffeur clans une entreprise de batiment de Z., s'est fait remettre une feuille de transport necessaire pour effectuer un voyage jusqu'a C.T. AJors que Ja course en question aurait pu etre faite en huit heures, E.M. n'etait toujours pas de retour a l'entreprise au bout de trois jours. Ceux du garage et ses collegues de travail l'ont cherche partout. Quelqu'un en a deduit qu'il avait vraisemblabJement eu un acci20
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