Interrogations - anno IV - n. 10 - aprile 1977

Faitdsiverset socialisme*) EDMOND llRIFON L'information sur Jes pays de l'Est se limite d'habitude ~ la politique etrangere de ses representants et aux mesaven• tures, souvent tragiques, de ses « _intelligentsia ». La presse quotidienne, en France par exemple, permet tres rarement une approche des agissements de ceux qui, de par leur condition sociale, subissent les bureaucraties etatiques qui y regnent. Mais cette lacune n'est pas facile a combler: il y a toute une serie d'obstacles dus principalement au caractere trop laconique ou trop general de !'information qu'on peut avoir officiellement d'une part, et trop subjectif, difficilement controlable, de !'information qui peut nous parvenir par d'autres voies. C'est pourquoi l'interet s'est porte sur l'information-meme en cours dans ces pays comme source d'information. Pour cela on ne peut pas faire l'economie d'une description, meme sommaire, du systeme d'information « socialiste ». L'information a un fonctionnement tout a fait dierent de celui qu'on connait en France, mais aussi de celui qu'on pourrait imaginer pour un pays socialiste. Le probleme ne se pose pas (seulement) en termes de plus ou moins d'informations: c'est plutot du cote de la conception sous jacente de !'information qu'il faut chercher la difference. II s'agit grosso modo de la priorite qu'il faut accorder au processus (social, politique ou ideologique) par rapport a l'evenement, dont le role se reduit a illustrer fidelement le premier. Dans un pays ou !'utilisation criarde de l'evenement s'accompagne d'une occultation systematique du processus qu'il est cense faire accepter (c.f Parisien Libere ou France-Soir) on a du mal a s'imaginer comment le contraire peut etre tout aussi abrutissant sinon plus. • Ce texte a ete ecrit a partir de quelques resultats ponctuels d'une rceherche socio-linguistique en cours de l'auteur sur les rapports rhetorique de pouvoir/masse parlante dans le « socialisme » etatique. 15

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