Interrogations - anno IV - n. 9 - gennaio 1977

d'une longue lutte du mouvement ouvrier (surtout en Allemagne). C'est au plus tard en 1933 qu'on a découvert que la « démocratie formelle » dont les marxist,es patentés ont toujours parlé avec mépris, avait incontestablement quelques vertus ... Mais cette idée simple n'a pas l'aiv de déranger le camarade Schwarz. De même qu'il n'hésite pas à évoquer « un siècle de vertu démocratique et socialiste » ,de la social-démocratie allemande ,qui, brusquement, se serait trouvé de l'autre côté de la barricade. Ignoret-il réelement ,que le S.P.D. a, dès ses débuts, fait un immense effort pour parvenir à l'intégration de la classe ouvrière dans la société (capitaliste), que le « révisionnisme » en a été le reflet théorique et 1 que, historiquement, l'aile révolutionnaire a toujours formé une minorité sans auoune chance sérieuse de succès face au comportement conservateur de la classe ouvrière allemande? Dans ce sens, le famaux programme de .Godesberg de 1959 qui rejette officiellement le marxisme, nà été que la conclusion logique de l'évolution historique de fait. Mais ce qui irrite surtout dans l'étude d'Helmut Schwarz, c'est l'absence d'une référence à certaines motivations réelles du mouvement étudiant: la recherche, par exemple, d'une «contre-culture», phénomène que l'on a constaté aussi bien aux Etats-Unis que dans plusieurs pays européens. Et, dans ce sens, et malgré que les dirigeants du mouvement étudiant aient cherché la source théorique de leur démarche dans les écrits ,de Gramsci, Korsch, Lucàcs, Reich, Marcuse et Adorno, tous marxistes ou marxisants, le mouvement anti-autoritaire a plutôt reflété un énorme « malaise » face à la culture dominante. Quant à l'Allemagne, il serait facile de démontrer que le même phénomène avait déjà été enregistré au début de ce siècle, et plus tard, lorsque la « Jugendbewegung », née dans la jeunesse bourgeoise, se révoltant contre les préjugés ambiants, avait amené une partie de la jeunesse à se détourner des « valeurs » traditionelles. De la même manière que la fondation, par exemple, de «communes», nettement inspirée par le mouvement anti-autoritaire, a davantage reflété l'inquiétude morale d'une jeunesse en révolte à .la fois contre la génération précédente et l'environnement social sans perspectives, que la volonté réelle d'un bouleversement des structures sociales. Ne l'oublions pas: le mouvement anti-autoritaire a été à peu près complètement ignoré par la jeunesse ouvrière. De toute maniqre, et aussi important que fut le phénomène 77

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