Interrogations - anno IV - n. 9 - gennaio 1977

« Nous sommes conscients du fait que l'opinion publique polonaise ne peut, par la voie normale, entendre notre voix bien que nous soyons persuadés que celle-ci exprime les sentiments de la majorité de la communauté polonaise. C'est pourquoi nous nous adressons, par l'intermédiaire de votre rédaction, à tous ceux qui luttent pour les droits des travailleurs qui sont une partie intégrante des droits de l'homme. « Nous lançons l'appel suivant: venez en aide aux ouvriers polonais en prison. Des informations qui nous parviennent des prisons et des prétoires ,démontrent que les organes de sécurité ont employé la force physique pendant l'instruction. D'autre part, il est universellement connu que les ouvriers supçonnés d'avoir participé aux manifestations sont licencié en masse. Ce qui signifie, pour eux et leurs familles, un danger pour leur existence matérielle. « Nous en appelons à tous ceux qui sont attachés à la cause du socialisme démocratique, à tous ceux qui ont défendu les persécutés du Chili et d'Espagne, de Tchécoslovaquie et de U.R.S.S. « Nous nous adressons à Jean-Paul Sartre, André Malraux, Eugène Ionesco, Pierre Emmanuel, Louis Aragon, Jean-Marie Domenach, Claude Roy, Jean Daniel, Laurent Schwartz. Nous nous adressons à Günther Grass, Heinrich Bi)II, Arthur Miller, Saul Bellow, Eugène Montai, Ignacio Silone, Stephen Spender et Robert Conquest. Nous nous adressons à toutes les personnes qui se solidarisent avec la lutte des ouvriers du monde entier pour la libération du travail. Exigez la libération des participants à la protestation ouvrière de Pologne ». Une autre tentative pour alerter l'opinion mondiale de la situation dramatique des grévistes polonais venait de Jacek Kuron, un des protagonistes du mouvement d'opposition Intellectuelle polonaise (auteur de la célèbre lettre ouverte envoyée au Parti en 1969 qui lui a valu plusieurs années de prison, et qui fut publiée en France par les éditions Maspero). Cette fois, c'est au premier secrétaire du P.C. italien que Jacek Kuron s'est adressé. Dans sa longue lettre il l'informait des événements qui se sont déroulés en Pologne, de la vague de répression antiouvrière et lui demandait, en appelant à sa conscience, de venir en aide aux ouvriers persécutés. Nous citons la fin de cette lettre: « ••. Les ouvriers, qui ne possèdent pas leurs propres organisations et qui sont privés d'information, se trouvent entièrement désarmés face à la répression. Le pouvoir, par sa réaction, ne fait qu'envenimer le climat de haine et de désespoir. Une nouvelle explosion de colère risque d'être tragique pour le 110

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