Interrogations - anno IV - n. 9 - gennaio 1977

que et de la chaussure). Les affrontements entre les ouvriers et les forces de l'o11dreont duré plusieurs heures. Les manifestants ont dressé des barricades. Le bâtiment du comité régional du Parti a été dévasté et incendié. On a annoncé officiellement que fa révolte a fait deux morts parmi les manifestants et 60 blessés dans les forces de l'ordre, ce qui laisse à supposer qu'il y eut également beaucoup de blessés dans la foule des manifestants. Les représailles contre les grévistes de Radom allaient être particulièrement sévères. La presse a fait un véritable procès à la ville. Le quotidien du P.C. polonais « Trybuna Ludu » a soul·igné le rôle des « éléments asociaux », des « femmes hystériques » et des « jeunes vandales ». Les enseignants de Radom ont été accusés d'avoir mal éduqué leurs élèves qui n'ont pas hésité à participer activement à l'émeute. On a reproché à l'ensemble des citoyens de Radom de n'avoir rien fait pour empêcher le drame et même « d'avoir encouragé les vandales ». L'hebdomadaire culturel « Polityka » a conclu que c'est par le « manque de conscience politique » que les travailleurs poilonais ont succombé au • particularisme ». Le lendemain des événements du 25 juin, le ministère public, en vertu des articles du Code pénal sur les actes de sabotage prémédités, a requis la peine de mort contre plusieurs accusés de Radom, mais au dernier moment il est revenu sur sa décision. Tous les procès se sont déroulés à huis clos. A l'issue des deux premiers procès, les 13 inculpés ont été condamnés à des peines de 3 à 10 ans de prison. Lors du procès qui a eu ·lieu en septembre, un groupe de jeunes gens, passant outre à ! 'interdiction, a forcé les portes de la salle d'audience. Tous ses membres ont été appréhendés à l.asortie du tribunal et emmenés, menottes aux mains, au commissariat voisin, où ils ont été battus, en particulier sur la plante des pieds. La répression continue. Dans les usines, les ouvriers « agités » se voient suspendre leurs salaires pour un mois ou pour un trimestre (ce qui leur fait perdre tous les avantages économiques). Mais la presse polonaise ne dit rien de toutes ces sanctions et les famMles des accusés préfèrent se taire par crainte de nouvelles mesures de sévérité. L'OPINION PUBLIQUE MONDIALE Devant la gravité de la situation, un groupe de treize intellectuels polonais a décidé de mobiliser l'opinion mondiale en s'adressant par l'intermédiaire de l'hebdomadaire français " Le 108

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