CHRONIQUE DE POLOGNE une des ouvrières. D'importantes forces de l'ordre étaient là, appelées par la direction de l'usine, mais elles n'ont pas reçu l'ordre d'intervenir pendant toute la journée. Un hélicoptère survolait l'usine. A 20 heures le gouvernement annulait la hausse. C'est le premier ministre qui s'adressa de nouveau au pays. M annonça que le projet de réforme avait suscité « une grande quantité d'amendements et de propositions » et que le gouvernement allait •le retirer du parlement pour des mois « d'examen approfondi». L'ayant appris par la télévision, les manifestants out commencé à regagner leurs domiciles. C'est alors que les forces de l'ordre sont intervenues en frappant l·es ouvriers à coups de matraques, de manivelles, de crampons de ceintures de sécurité. Ceux qui tombaient, recevaient des coups de pied et étaient traînés jusqu'aux voitures de police. Embarqués au commissariat, après un passage à tabac, les ouvriers étaient interrogés un à un pendant toute la nuit. 200 à 300 personnes ont été ainsi arrêtées et toutes battues. Dès ·le lendemain matin, elles ont été transférées à •la prison de la rue Rakowiecka. Dimanche 27 juin, les premières sentences ont été proncées: la plupart des arrêtés ont été condamnés à des peines de plusieurs mois de prison avec sursis et à des fortes amendes de 1500 à 5000 zlotys. Au bout de 48 heures les condamnés étaient relâchés. Le 28 juin ils reprenaient leur travail pour apprendre au bout de quelques jours qu'ils étaient licenciés. Ceux qui logeaient dans les hôtels ouvriers ont reçu fordre d'expulsion. Au début de jui'llet, les services de sécurité ont procédé de nouveau aux arrestations massives. Au bout •d'un mois, 40 ouvriers ont été relâchés. Pour les autres des procès ont commencé. A l'issue du ,premier procès (qui a eu lieu les 16 et 17 juillet) sept ouvriers d'Ursus, accusés de sabotage, ont été condamnés à des peines de 3 à 5 ans de prison. Ensuite, sous la pression de l'opinion publique, ces peines ont été -commuées à un an de prison avec sursis et les sept ouvriers libérés. D'autres grands procès ont eu lieu en août. Etant donné que le public et •les journalistes ne son pas admis en salle d'audience, il est difficMe de connaître la nature des jugements rendus. On apprend de Pologne que beaucoup parmi les ouvriers libérés sont au chômage et que 30 à 50 manifestants d'Ursus sont encore détenus. D'autres émeutes se sont produites vendredi 25 juin. Les événements les plus dramatiques ont eu lieu à Radom, -cité industrielle de deux cent mille habitants (industrie métallurgi107
RkJQdWJsaXNoZXIy MTExMDY2NQ==