tous les groupes parlementa-ires, approuva le projet du gouvernement et annonça les -consultations avec les ouvriers. Pour ces consultations ont été prévues moins de 48 heures d'entretiens. Au cours de son discours, Piotr Jaroszewicz déclara: « Dans la voie du développement de la Pologne surgit un problème grave. Nous le résoundrons ensemble grâce aux liens indissolubles unissant le Parti, le gouvernement et le peuple. Cette fois, comme toujours, le Parti et 'le gouvernement n'ont d'autre but que l'intérêt de la classe ouvrière, des agriculteurs, des travailleurs inteHectuels et de l'ensemble de la nation. Nous ne cachons rien, nous voulons connaître l'opinion du peuple et lui disons ouvertement et sincérement ce que nous pensos et ce que nous voulons faire ». li donna les arguments du gouvernement: •les revenus ayant augmenté plus vite que la production, il y a trop d'argent en circulation pour trop peu de produits disponibles. En reconnaissant que la hausse frapperait le plus durement les travaiMeurs les moins ,payés et les retraités, il proposa de leur accorder des « compensations » sous la forme d'une prime mensuelle '(ceux qui gagnaient 1200 zlotys par mois toucheraient 240 zlotys en plus, alors que ceux qui avaient des safaires confortabl,es de 8000 zlotys et davantage, recevraient 600 zlotys supplémentaires). En terminant son di-cours, Piotr Jaroszewicz e~prima sa confiance « dans la dignité et la discipline des citoyens ». Jamais le mensonge officiel n'avait paru auss,i évident au peuple polonais. A cette mesure du gouvernement qui en un seul jour allait leur retirer tout ce qu'ils ont gagné au cours des cinq dernières années, les ouvriers allaient répondre par un « non » massif. GREVE GENERALE Dès le lendemain matin, alors ,que 'les queues ·immenses se formaient devant les magasins, une grève générale paralysait la Pologne. Les premiers à se révoft,er étaient les ouvriers de l'usine de tracteurs Ursus près de Varsovie. Vers 9 heures du matin Ms occupaient les centres ferroviaires en bloquant plusieurs trains dont -celui de la ligne Versovie-Paris. 'Ils ont demandé à parler au comité 'local du Parti, mais c'est en vain qu'•ils ont attendu plusieurs heures. C'est par la révolte qu'ils ont répondu à ce silence. Dans l'après-midi, se servant de -chalumeaux, ils ont coupé des rails, fait dérailler une locomotive •et renverser deux camions chargés de sucre et d'oeufs en distribuant leur chargement à la population. Le secrétaire du parti local a été giflé par 106
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