Interrogations - anno IV - n. 9 - gennaio 1977

décrire ici on trouve encor-e des gens qui ont le courage de penser et d'agir ... Je ne peux hélas limiter cette lettre uniquement à des problèmes d'ordre général. Les absurdités et les tragédies humaines sont si abondantes dans notre vie qu'il est -impossible de les passer sous silence ... Il y a peu de temps, dans l'Académi·e de Médecine de Szczecin, on a ·expulsé sans enquête préalable l'étudiant en troisième année Jacek Smykal pour avoir pris part à la discussion, pendant le ·séminaire de sciences politiques, et avoir refusé ,de faire des aveux pendant son long interrogatoire par les services -de sécurité. Je cite la justification officielle ,de la décision du recteur: « ... L'accusé a tenu ces propos en présence de trente personnes du groupe D. Les propos agressifs et dynamiques cités dans les aveux devaient avoir une influence destructrice sur la vision du monde et l'attitude de ses collègues en provoquant dans l'esprit des auditeurs un doute superflu et même une image déformée de notre société. D'autre part, l'accusé a opposé une résistance passive en adoptant une attitude nonchalante et méprisante pendant l'interrogatoire au siège de la police et en démontrant par là qu'il est dépourvu de toute discipline civique à l'égard des fonctionnaires de la sécurité ». Depuis c-inq mois, Stanislaw Kruszynski, étudiant en cinquième année à l'Université catholique de Lublin, et gravement malade, attend son jugement dans fa prison de Lublin. Il est accusé d'avoir, dans des lettres privées adressées à sa femme et à son frère, « répandu des fausses nouvelles susceptibles de porter un préjudice grave aux intérêts de la R.P.P." (1). Je fête cette année mes soixante-dix ans de socialisme. Mais, dans ce pays qui a décrété le sooialisme, il n'y a pas de place pour mes pensées et mes expériences. Il m'est interdit de donner des conférences. On ne peut pas me citer dans la presse, sans même parler de la poss'ibilité d'imprimer mes travaux: on a interdit la publication de mon livre par les Editions économiques d'Etat ... (1) Aux termes du jugement rendu par le tribunal régional de Lublin, le 27 mars 76, Stanislaw Kruszynski a été condamné à 10 mols de prison et à payer une amende de 1800 zlotys. Au mols de mais 76, les étudiants de Varsovie adressaient au président du Conseil d'Etat une •lettre signée par plus de 700 étudiants pour protester contre les mesures qui ont frappé Jacek Sykal et Stanislaw Kruszynski. D'autre part, au cours du Congrès européen de Versovie réunissant Jeunes travailleurs et étudiants du 19 au 24 Juin 76, les étudiants polonais ont fait circuler parmi les participants au congrès un texte rédigé en langue anglaise les informant des arrestations et des mesures de répression dont plusieurs étudiants polonais avalent été victimes. 104

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