Interrogations - anno IV - n. 9 - gennaio 1977

CHRONIQUE DE POLOGNE punir ultérieurement les dirigeants de ces grèves (-les syndicats sont en Pologne un organisme purement fictif; pourtant, à son arrivée au pouvoir, en janvier 72, Gierek leur avait promis une plus grande autonomie). Quant à la presse, elle restait uniformément optimiste, se contentant de distribuer les habituels éloges aux diirigeants du pays. Au début du mois d'octobre 75, une mystérieuse série d'incendies d'ori·g-ine criminelle émut les habitant de Varsovie et de qu~lques autres grandes villes polonaises, en rendant pl-us sensible encore 1ceclimat parti·culier de tension qui précédairt le VIIe cong,rès du Parti. L'affaire n'allait jamais être élucidée publiquement mais les Polonais y ont vu une action subversive dirigée contre Gierek pair la faction « dure » du parti. VERS UNE CONSTITUTION PRO-SOVIETIQUE Une autre affaire a,lliait les inquéter davantage: avant l'ouverture du Congrès, le Parti a publié ses directives dans lesquelles se trouvait entre autres un projet visant à modifier la Constitution polonaise. En fait, G'ierek, préoccupé par la nécessité de consolider la position de son équipe au sein de la direction du Parti, cédait aux nouvel'les exigences de l'U.R.S.S. en échange de son appui. Il s'aggissait d'apporter à la Constitution polonaise quelques articles nouveaux: l'un garantissant au P.C. polonais son rôle politique dirigeant; un second constatant que la politique éntrangère de la Pologne était fondée une fois pour toutes sur une alliance avec !'U.R.S.S.; un troisième faisant dépendre les droits de chaque citoyen de la manière dont i'I s'aoquitte de ses devoirs envers 'l'Etat. Tous ces changements visaint à rèduire encore la souveraineté de la Pologne en constitutionna1lisant sa dépendance de !'U.R.S.S. Gierek, en technocrate du communisme internationaliste, espérat que cette réforme passerait inaperçue ou qu'elle serait acceptée passivement par un peuple habitué à l'hypocrisie du langage officiel. Ce fut de sa part une erreur grave, prouvant sa méconnaissance de la nature profonde du peuple polonais. Pendant qu'·il référait prudemment ce projet au cours du Congrès, un vaste mouvement de protestation nationa:le était déjà déclanché. Des lettres de protestation commençaient à éffluer en masse à la commission ·du Parlement chargée de la réforme de 'la Constitution. Les représentants des couches sociales les plus diverses (personnalités du monde des lettres, du spectacle, des sciences, étudiants, cadres techniques et de nombreux Polonais moyens, y compris des jeunes ouvriers) n'ont pas hésiter à apposer 99

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