Interrogations - anno III - n. 8 - settembre 1976

SOCIALISME NON TOTALITAIRE sans avoir subi l'influence sociale et éthique des dissidents soviétiques. Mais il se heurte à la résistance exceptionnellement forte de la direction du Parti et, par conséquent, de l'appareil de répression idéologique. Les détenteurs plénipotentiaires de l'initiative ne veulent pas perdre leurs privilèges - mais il ne s'agit pas que de cela ! La planification centralisée et l'absence de marché libre créent tout un complexe de problèmes, que l'appareil bureaucratique n'est non seulement pas capable de résoudre, mais, au contraire, il en crée de nouveaux lui-même. En particulier ce système, par lui-même et en dehors des traitements de choc que lui applique de temps à autre l'appareil supérieur du Parti, est incapable d'assimiler efficacement les nouvelles découvertes scientifiques et techniques. Ce problème n'est que trop bien connu, je pourrais citer un nombre infini d'exemples. Les responsables effectifs de la production, liés par le plan, par de sévères limitations dans les dépenses, privés du droit à l'initiative économique, ne disposant pas des possibilités matérielles nécessaires à cette fin, savent que toute Initiative nouvelle en matière de production passe par la voie de démarches compliquées « jusqu'au sommet~- Un nouveau projet de quelque importance ne peut généralement être Inscrit que dans les plans des quinquennats suivants. Les plus petites modifications à un projet, lorsqu'elles entraînent de nouvelles dépenses, font déborder le plan du cadre qui lui a déjà été assigné, et entraînent des ajournements d'exécution. Toutes ces démarches et le risque de « perte de confiance » qui en découle en cas d'échec n'encouragent guère les responsables au niveau exécutif à les tenter. Ils s'efforcent de « faire preuve d'initiative , dans les sentiers battus, en optant pour des changements quantitatifs plutôt que qualitatifs de la production. Ce ne sont pas, bien sür, les propriétaires de l'initiative, ce sont des bureaucrates. Avec quelques réserves, les mêmes remarques s'appliquent aux responsables de la recherche scientifique. Il faut admettre que la centralisation de l'économie produit ses propres lois. Mais que dire de la recherche spatiale, des fusées, des têtes atomiques, etc. Malgré la bureaucratisation, malgré l'irresponsabilité qui règne sur les lieux de travail, on constate que l'économie se développe de manière relativement dynamique, avec un taux de croissance qui n'est peut-être pas inférieur à celui de l'époque pré-révolutionnaire, qui était de 5,72 % par an depuis 1885. Comment cela se fait-il? C'est ici précisément que se manifestent les Interrelations essentielles. L'hypercentralisatlon de l'économie est automati69

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