Interrogations - anno III - n. 8 - settembre 1976

lettre de Hongrie Lajeunessediplômée De toute évidence aucun élément de démocratie, rien qui soit populaire, n'est décelable dans les régimes qui se désignent comme démocratiques et populaires. Ainsi, dans le domaine de l'instruction publique, le sysUme de numerus clausus pratiqué par l'ancien régime hongrois, qut visait à éliminer les étudiants d'origine juive, a été remplacé par une pratique d'élimination, de ségrégation de nouveau type, plus étendue. Le P.C. au pouvoir, au nom de la dictature du prolétariat, appliqua, il y a un peu plus d'un quart de siècle, une polttique qut visait à fermer les portes des lycées, écoles supérieures et facultés aux jeunes issus de familles de petite ou de grande bourgeoisie, de milieux ecclésiastiques ou de l'intelltgentzta. Ceux qui possédaient déjà un diplôme d'études secondaires n'avaient qu'à choisir le séminaire, s'ils en avaient la vocation, ou à entrer dans la production, sott comme manœuvres, sott comme apprentis. avec l'espoir d'apprendre un métier. Durant cette première période, le Parti se chargeait de la formation des jeunes ; ceux qui avaient terminé l'école élémentaire et ne provenaient pas de couches sociales indésirables étaient admis dans les lycées, et leur entrée était sollicitée par une solide propagande. Quant aux éléments plus Ctgés - 25 à 30 ans -, le Parti en sélectionnait un certain nombre, les plaçait dans des écoles spécialesdont les cours étaient de dtx mots{ tout en leur assurant le méme sal~tre qu'avant. L'examen final éta t sans grande difficulté, si bien que le sortant recevait un diplôme appelé baccalauréat spécial. Cette première promotion ne retourna pas à la production. Elle fourntt les cadres moyens du Parti. Nombre de diplômés devinrent fonctionnaires d'Etat. D'autres, plus doués, suivirent des études de droit, d'histoire ou d'économie politique, en bénéftctant encore de facilités financières. Privilégiés, la durée de leurs études était limitée à deux ans. Aujourd'hui encore - après une trentaine d'année - on rencontre des « camarades » de ce type dans diverses administrations ou services. Sans solide tn~truction de base, nt réelle formation ultérieure, ils sont éléments routiniers, part ois cadres supérieurs du Parti. Parmi eux, une bonne proportion de Jaux intellectuels, accrochés à des postes d'enseignement où ils se Umttent à répéter ce qui est vérité livresque et à vérifier chez les élèves la bonne mémoire. Les questions sont stéréotypées et les réponses le sont autant. Mais tous sont d'une absolue fidélité au Parti, ce qui leur garantit un avancement continu. 56

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