TCHÉCOSLOVAQUIE bilisation dans le pays d'Wl certain système, les gens se con:iportent comme s'ils avaient perdu la toi dans l'avenir, dans la possibilité d1amélierer' les données sociales, dans le sens de la lutte :pour la vérité et le droit. Ils se ,,::lésintéressent de tout ce qui dépasse le cadre ··de leur sécurité personnelle ; ils cherchent les moyens les plus divers pour fuir ; ils sont apathiques, se détournent de toute valeur les dépassant et de· leurs proches ; c'est la passivité de l'esprit et la dépression. , Et celui que s'efforce encore de résister en refusant par exemple d'accepter le principe de la simulation comme attitude envers l'exis• tence, par~ qu'il doute de la valeur de la réalisation de soi au prix de l'aliénation de soi, apparait de plus en plus à. l'entourage indifférent, comme un être étrange, !ou, un Don Quichotte. En. fin de compte il est obligatoirement accepté avec réticence comme toute personne dgnt le comportement diffère de celui des autres et qui, en plus, risque de devenir, par son comportement, un miroir éritique pour son entourage. Ou bien - autre possibilité - la communauté lndiftérente,exclut un tel individu pour la forme, s'en écarte· comme on le lui ci~mande, mais sympathise avec lui Sl?erètement ou dans l'intimité, e'spérant satisfaire sa conscience par le biais d'une attirance cachée avec quelqu'un qui se comporte comme elle-même devrait se comporter. , Le bon fonctionnement apparent du soutien politique au régime n'est--il pas souvent une affaire de routine, d'habitude, d'automatisme, de facilité, ,à. l'arrière-plan desquels il n'y a en tait rien d'autre que la résignation totale. Participer à tous ces rituels politiques auxquels on ne croit pas, n'a certes pas de sens, mais du moins cela assure la tranquillité. Mais quel effet cela aurait-il de ne pas y participer ? On n'obtiendrait rien et l'individu perdrait jusqu'à sa tranqÎlillité. La plupart des gens n'aiment pas vivre en état de conflit permanent avec le pouvoir social, d'autant plus qu'un tel conflit :ne peut se terminer.lautrement que par la défaite de l'individu isolé. Pourquoi donc là personne en question ne devrait-elle pas faire ce qu'on lui demande. Cela ne lui coQte rien et à la longue, elle cessera même d'y réfléchir. Cela ne vaut même pas la peine d'y penser. Le désespoir mène à l'apathie, l'apathie à l'adaptation, au conformisme, 'à cet exercice routinier que démontre l'activité politique de masse. Tout cela donne l'idée du compôrtement soi-disant ,normal. Une idée fondamentalement et profondément pessimiste. PLus l'esi,oir d'une amélioration générale de la situation s'évanouit et moins l'individu a de prise sur les valeurs et les buts qui le dépassent et sur toutes les possibilités d'agir vers «l'extérieur», plus Il investit son énergie là où elle trouve la moindre résistance, à. savoir vers « l'intérieur ». Chacun pense davantage à soi, à sa famille, à sa maison : là. il trouve la paix, il peut oublier toute la sottise du monde et donner libre cours à sa créativité. Les gens équipent et .améliorent 91
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