Interrogations - anno III - n. 7 - giugno 1976

·.MARIE MARTIN Les accidents qui surgissent, disent-ils, c'est •fréquemment parce que les travailleurs n'ont pas mis leurs uniformes, ont ôté les écrans de protection, ont allumé une cigarette dans l'atelier, n'ont pas pris le repos nécessaire. Ce n'est pas toujours la faute au travail lui-même, ni à la technique, encore moins à son idéologie. S'il y a lieu de remédier à certains dangers, à certains abus, c'est par le biais de la législation que cela se fera le mieux. A nouveau les pays scandinaves, puis l'Allemagne viennent en tête des progrès sociaux : des lois déterminent le cubage des ateliers, le coffrage· des machines bruyantes, l'hygiène des vestiaires (on n'y fume plus), dressent la liste des substances autorisées (ce qui vaut certes mieux que celle des substances interdites, qui est toujours tournée et dépassée), élargissent le champ des maladies indemnisées. Les deux meilleurs analyseurs de la nocivité du travail, l'absentéisme et la sinistrose sont systématiquement ignorés ou considérés comme preuves de mauvaise volonté, tant par les syndicats que par les entreprises et par les médecins. Les films didactiques suédois sur l'ergonomie, tout en affirmant que « c'est la machine qui doit s'adapter à l'homme et non l'homme à la machine~, enseignent aux travailleurs comment finir la journée sans trop de migraines ni de courbatures. Au niveau international, les exigences sont encore moin- . dres, puisqu'elles ne suivent même pas les clauses des conventions les plus favorables, et puisque les équipements en chercheurs et les instruments de critique de la science y sont pratiquement inexistants. Seule peut jouer la solidarité, pour empêcher l'exportation vers des pays du Tiers-Monde de machines désuètes et dangereuses, pour interd.ire l'addition de dopants .à la bière des travailleurs rhodésiens ou la distribution gratuite de Saridon aux horlogères, pour dévoiler les dangers que ta,sent les sociétés .. ~s prl~clpes paradoxaux . . L E SYNDICAT supporte mal que les travailleurs ne trouvent pas en lui leur identité. Dans le . mouvement syndi~al international, par ses implications politiques mêmes, il -existe certes des tendances qui servent des intérêts étrangers - d'un Etat, d'une église, d'un parti, d'une technocratie. Mais, le souci d'exclusivité syndicale, de représentativité universelle est un indicateur probable de bure.aucratisation : les actions, autono-

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