Interrogations - anno III - n. 7 - giugno 1976

INEVITABLE BUREAUCRATI~ Etats-Unis, une grande combativité au niveau des conditions de travail va de pair avec l'exigence de la syndicalisation obltgatoire (union shop) et des positions politiques souvent réactionnaires ; en Angleterre, en Allemagne, la paix sociale est acquise au prix d'une grande corruption des dirigeants syndicaux par les sociétés. La solidarité ne peut se développer qu'à condition de ne pas coüter trop cher, de ne pas mettre en question les positions acquises. Santé et sécurité L E TRAVAIL tue, depuis toujours. Il tue encore grossièrement (sur les chantiers de génie civil, dans les mines, dans les plantations de thé en Inde ...), il tue aussi de manière plus raffinée : la sophistication des techniques provoque des maladies professionnelles nombreuses et nouvelles, dues soit au. procès même de production, soit aux substances utUtsées. Face à la diversité des législations, des assurances, des interdictions officielles, les SPI accroissent depuis peu leurs activités en vue de coordonner les efforts en matière de santé et de sécurité, d'harmoniser les systèmes d'assurances, de décrire les substances dangereuses et les maladies professionnelles. Dans ce ciomaine SrUSsils ont parfois pu obliger les sociétés à révéler leurs techniques de fabrication et les ingrédients de leurs produits, faire progresser les législations sociales et les normes internationales. Mais une fols de plus, entre le projet et la pratique la césure est profonde. . Les principes de la négociation et de la représentation, en effet, règnent aussi en ce domaine. Par rapport aux entrepreneurs, les syrtdicats calculent leurs revendications selon ce que leur enseigne la science toute-puissantè : lhnite du bruit à 90 décibels, parce quon n'en devient pas forcément sourd ; valeur MAC 1(maximum de concentration acceptable) pour les substances dangereuses, pour ne pas attraper forcément le cancer ou la s111cose; équipements individuels de protection, parce que faute de, mieux; cadences sauvegardant la productivité sans que le stress mène à l'hôpital. Mals le bruit est toujours facteur de "iension et d'inattention ; mais les ateliers puent toujours ; mals les masques, les orelllettes, les casques (mêm~ avec radio incorporée) sont toujours désagréables à porter ; mals les cadences sont toujours inhumaines. La coïncidence entre les impératifs de la production et de la science n'a guère encore éve1llé ·les soupçons des bureaucrates assis. . .. ,.

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