INEVITABLE BUREAUCRATIE dérés comme les détonateurs de la révolution: lieux de formation, de prise de conscience (on connait les remarques désabusées de Marx et de Lénine sur les limites de la conscience spontanée), organes d'aménagement des relations professionnelles, de gestion ouvrière, de défense des droits des travailleurs, ils sont soit des appendices d'un Parti (voire d'un Etat), soit les garants d'un ordre social non conflictuel. Les conflits sont des accidents qu'il s'agit de prévenir, ou d'utiliser au service du pouvoir en place ou d'un nouveau pouvoir. L'aboutissement des revendications, c'est la reconnaissance des négociations, la force de loi donnée aux conventions collectives et autres accords, la participation paritaire, le contrôle légal sur les excès patronaux. Et cela depuis un siècle : il y a un siècle, Hermann Greulich, un des fondateurs de l'Union syndicale suisse, écrivait que le syndicat est « une union de travatlleurs de la méme profession, de la méme branche de production ayant pour but une assistance mutuelle '1,ans le combat pour l'existence, dans la lutte offensive et défensive - en un mot : la défense solidaire des intérUs personnels et collectt/S. Le caractère révolutionnaire est déjà nettement marqué dans cette définition fondamentale du syndicat... Le premier devoir du syndicat est, de par sa nature, la protection contre l'oppression, l'explottatton, les traitements tndtgnes et les mesures disciplinaires. ~ (5) Au congrès de fondation de la C.I.S.L., en 1949, Walter Reuther - dirigeant des United Automoblle Wôtkers américains - déclarait que « par suite de l'action syndicale, l'Etat intervient de plus en plus pour le bien des hommes ; ce qui ne veut pas dire que l'on doit tout attendre de l'Etat providentiel, précisait-11, mais les syndicats doivent par lèurs luttes sur le plàn économique obtenir les transformations que l'Etat peut imposer. i (6) C'est dans ce cadre réformiste qu'on pourra discuter des syndicats, considérer l'action des centrales actuelles, de leurs fédérations d'industries et de leurs Internationales. Certes, les sections, à un moment ou l'autre, peuvent être amenées à des actions originales, radicales ; elles ne s'identifient pas toujours au sommet, mais c'est bien là que se décide la politique et que se passent les compromis. (5) Tagwacht, 9 décembre 1876 ; repris dans Le mouvement ouvrigr suisse, documents de 1800 à nos Jours, Genève 1975. (6) Cité par La Révolution prolétarienne, déc. 1949. 33
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