Le M.F.A. et la gauche V Asco GONÇALVESappartient à la Commission de coordinanation du Programme du Mouvement des Forces Armées qui, à l'ombre des organes de pouvoir institués, travaille à l'analyse des divers dossiers, civils et militaires du pays. Tandis que la Junte de Salut National, comme une sorte de conseil d'Etat, surveille "les actes gouvernementaux et que Spinola tente de rassurer, par sa présence, les maitres de l'économie portugaise, la Commission, qui siège dans le palais de l'Assemblée nationale, prépare, en douce presque, la nationalisation des plus grandes affaires. En ce mois de juillet, elle étudie le cas de la sidérurgie nationale, tout à l'idée de la donner au peuple. Il y a là Melo Antunes, le plus « marxiste i> de tous, disait-on, Alves, Contreiras, Crespo pour les affaires politiques, Otelo Saraïva de Carvalho, notamment, pour les affaires militaires. Cette équipe d'officiers intermédiaires, qui s'appellent entre eux « camarades», avait mené directement les opérations .du 25 avril. Ils sont l'émanation même du « Mouvement des capitaines », un noyau d'activistes qui a « agité , l'armée, rassemblant en un texte la batterie de revendications, politiques et corporatistes, qui la secouaient : ce fut le programme du Mouvement des Forces Armées, qui fit force de loi pendant un an et dont on s'arracha, à droite, à gauche, la lettre et l'esprit. Il prévoyait en effet quelque part que la politique économique de la nouvelle démocratie devait être forcément « anti-monopoliste » de manière à profiter aux « couches les plus défavorisées de la population». L'idée de ce paragraphe provenait, dit-on, du commandant Melo Antunes, mais elle imprégna vite toute la co~mission de coordination et tous les officiers « plébéiens » qui, contre les généraux, à nouveau considérés comme « caste 1>, cherchaient pour l'armée des destins plus populaires, c'est-à-dire populistes en puissance. · C'est ici que commence ce phénomène fort sérieux, qu'on a dit exemplaire parce qu'il pend en effet au nez de toutes les armées « bourgeoises » : la démocratisation de l'armée, c'està-dire cette manière d'adapter l'institution militaire aux formes politiques actuelles et vraisemblablement futures de la société (occidentale): social-démocratie, socialisme, ou. autres enf&.I)ts théoriques du marxisme. Les soldats, en France, contestent, et veulent: des asseffilblées. Ils les ont déjà aux Pays-Bas, presque en:· Allemagne. De la même manière que les « bourgeois » 22
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