Interrogations - anno III - n. 7 - giugno 1976

TCHECOSLOVAQUIE toujours plus élevée de la société, équivalente à l'accroissement de sa structuration ; mais au contraire à cet « état le plus probable » qui représente l'entropie maximale. En allant dans le sens de l'entropie, le pouvoir va contre le sens de la vte. On sait qu'il existe également chez l'homme un moment où le degré de sa structuration baisse brusquement et son évolution va dans le sens de l'entropie ; l'instant où on succombe aussi à la loi générale de l'univers : c'est l'instant de la mort. QUELQUE part dans les fondements même du pouvoir social qui est sur la voie de l'entropie (et qui préférerait voir l'homme à l'image d'un ordinateur que l'on pourrait programmer à volonté, ayant la certitude que le programme sera exécuté), se trouve le principe de la mort. Et l'odeur de la mort se répand par cette conception de « l'ordre » que le pouvoir applique et qui perçoit toute manifestation de la vie réelle - action originale, expression personnelle ou pensée exceptionnelle, inspiration ou idée inattendue - n'est nécessairement qu'un signe «d'anarchie», « de chaos», « de confusion». Par l'ensemble de sa pratique politique que je viens de décrire, notre régime actuel confirme également que les idées de « tranquillité, d'ordre, de consolidation, de règlement de la crise, de coup d'arrêt à la subversion, d'apaisement des passions » qui étaient dès le début au centre de son programme politique, ont finalement pour lui le même contenu mortel qu'ils ont pour tous les régimes « entropiques ». ·oui, l'ordre règne ici : l'ordre bureaucratique de l'uniformité grise, tuant l'individualité ; une mécanique réprimant l'exclusif ; l'immobilisme rigide excluant' la transcendance. C'est un ordre sans vie. · Oui, notre pays est tranquille, mais n'est-ce pas le calme de la morgtie ou du tombeau ? · Dans une société qui vit véritablement, il se passe naturellement sans· cesse quelque chose : un ensemble d'actions et d'événements présents, de mouvements apparents ou cachés, de situations nouvelles et uniques qui appellent d'autres actes et de nouveaux mouvements. La mystérieuse polarité de la vie entre le constant et le changeant, le hasard et la nécessité, le prévisible et l'imprévu, s'inscrit dans le temps et se manifeste par des événements. Plus la vie sociale est structurée, plus le temps social devient structuré : l'élément d'unicité et ·d'irrépétibilité ·grandit. Ceci en retour renforce' la possibilité de reproduite le temps ·social dans sa progression comme un courant irréversible de situations non interchangeables et par là de mieux comprendre à posteriori les lois de l'évolution sociale. Plus la vie de la société est riche, plus celle-ci devient consciente de la dirnen• sion du 'temps social, de la dimension historique. · En d'autres termes : là où existe un champ d'activité sociale, là s'ouvre aussi le champ de la mémoire sociale. Une société qui vit, a une histoire. L'histoire, qui contient le lien essentiel entre l'élément de continuité et de causalité d'une part et l'élément << d'irrépétibillté » et d'imprévisibilité d'autre part, pose la question suivante : de quelle 101

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