Interrogations - anno III - n. 6 - marzo 1976

REVOLTES PAYSANNES de Siles Zuazo à Banzer - il ne s'y décide pas. Elle a aussi· permis la création d'une organisation syndicale paysanne non, officialiste qui, jusqu'au coup d'Etat sanglant du Général Banzer, manifeste au grand jour l'existence d'un courant d'opposition et met mieux en évidence la progressive fonctionnarisation des cadres paysans de la C.N.T.C.B. Le massacre de la vallée de Cochabamba Du 24 au 31 janvier 1974, les paysans de la vallée de Cochabamba bloquent les routes qui, de la capitale départementale, mènent vers les autres grandes villes du pays. Ils sont plusieurs dizaines de milllers à manifester ainsi leur colère. Les derniers jours du mois d'autres barrages sont érigés près de Sucre et sur l'axe Oruro-La Paz ; la protestation paysanne prend ainsi une envergure nationale ; le trafic est paralysé sur les pl~ ~randes roùtes du pays. Les paysans entendent ainsi protester contre les décrets du 20 janvier précédent par lesquels le gouvernement augment~ le prix des denrées alimentaires de première nécessité (sucre, riz, farine, noumes, café, pain) de parfois plus de 100 %. Or ces prix n'ont cessé de croitre depuis la dévaluation d'octobre 1972 par laquelle le peso bolivien a perdu 66,5 % de sa valeur. Le paysannat dans son ensemble est très .affecté par cette mesure, particulièrement celui des hauts-plateaux et des vallées hautes qui doit acheter tous ces aliments car 11n'en produit aucun. De plus, la décision s'applique immédiatement, alors que dans les vallées de Cochabamba les réserves des récoltes précédentes, tant· en production qu'en argent, sont en vole d'épuisement. Aussi .les paysans des vallées demandent l'abrogation des décrets et se déclarent disposés à maintenir leurs barrages jusqu'aux ultimes conséquences. Le mouvement de protestation natt spontanément, s'étend en tâche d'huile et ne parait pas obéir à un plan précis. Il est encadré par de jeunes leaders syndicaux paysans qui depuis un an environ occupent des postes de responsab111té tant aux niveaux locaux que départemental. Ce groupe de jeunes leaders adopte une ligne de conduite relativement indépendante tout en restant dans le giron du syndicalisme officiallste soutenu et contrôlé par le gouvernement militaire. Quelques jours avant la promulgation des décrets, le 10 janvier, le a· congrès départemental s'est tenu sous l'étroit contrôle 39

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