Deuxrévoltepsaysannes enBolivie Notes sur leur signification GastoDnauval (*) QUAND naissent des mouvements paysans, du fait qu'ils se terminent par des échecs et que, selon un marxisme banalisé, ils ne sont pas dans le sens de l'histoire, on prend rarement la peine d'analyser ce qu'ils signifient sur le plan plus global de l'évolution sociale et politique du pays dans lequel ils se déploient, et l'on mésestime la portée du message qu'ils diffusent. Aussi, en exposant deux révoltes récentes du paysannat bolivien, je n'entends pas seulement faire sortir de l'ombre une parcelle d'actualité négligée, mais encore tracer quelques pistes de travail pour leur restituer ce sens qu'on leur nie généralement. Ma tentative reste cependant modeste: premier stade. d"une recherche, elle vise surtout à stimuler l'imagination, et les hypothèses avancées mériteraient l'appui de démonstrations plus largement étayées. Le refus de l'impôt unique LE 5 décembre 1968 se réunit à La Paz la première Conférence Economique du paysannat bolivien. Cette conférence, au programme tape-à-l'œil, a pour but réel de faire entériner par les représentants paysans une réforme de la fiscalité, préparée de longue date par les services nationaux de Réforme Agraire aidés des conseillers américains de l'A.I.D. et de l'Université du (*) Essayiste. Nombreux séjours d'étude en Amérique latine. Sur le terrain, en Bolivte, au cours de ces dernMres années. 36
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