Interrogations - anno III - n. 6 - marzo 1976

NICOLAS FAUCIER Aujourd'hui, les Chantiers de l'Atlantique ont acquis une dµnension internationale, s'assurant une position de leader en E,urope pour la production de gros pétroliers, pour les transporteurs de gaz liquéfié (méthaniers) et de leader mondial pour la production de moteurs semi-rapides. Cette situation prépondérante dans la propulsion navale, source de profits importants, ne pouvait laisser indifférents les deux grands de la finance : Suez et Paribas. Pour ces deux banques, qui ont une forte implantation mondiale, les Chantiers de l'Atlantique ne sont qu'une filiale parmi des centaines d'autres entreprises et banques qui emploient des centaines de milliers de travailleurs, assurant leur domination dans de nombreux secteurs de l'économie du pays et, par suite, exerçant une pression non négligeable sur les hommes au pouvoir en faveur de leurs intérêts. Ces quelques précisions étaient nécessaires pour mieux montrer, par l'interpénétration des capitaux, les assises financières des Chantiers de l'Atlantique qui ont contribué à leur développement et président à leur destinée. Cette situation financière, dont les bases sont ainsi solidement établies, est encore renforcée par un régime d'aide à la construction navale, de la part de l'Etat, aide qui a progressé ces dernières années de façon remarquable. Pour 1975, le montant de cette subvention avait été fixé à 800 milllons de francs dont les Chantiers de l'Atlantique ont eu la meilleure part. C'est dans ces conditions favorables que les Chantiers ont pu atteindre dans la dernière décennie un niveau technologique élevé, poursuivant leurs investissements pour la modernisation et l'adaptation des installations existantes. En effet, les besoins d'énergie d'un monde qui devient de plus en plus industriallsé, et dépendent de plus en plus des produits pétroliers et du gaz naturel, sont si importants qu'on prévoit une consommation doublée dans les dix ans à venir. En conséquence, ce qui déterminait les commandes des armateurs, c'était une rénovation de la flotte pétrollère tendant à abaisser le coüt des transports maritimes : automatisation réduisant les effectifs, accroissement du tonnage, rapidité, etc., les unités géantes étant moins onéreuses que les petits pétroliers appelés à disparaitre puisqu'il suffit d'augmenter la propulsion de 30 % seulement pour obtenir la même vitesse d'un navire de double tonnage. Pour répondre à cette demande, de toutes parts, les constructeurs de navires ont procédé à des investissements considérables ayant pour effet d'augmenter la productivité, ce 32

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