Interrogations - anno III - n. 6 - marzo 1976

SAINT-NAZAIRE sa chance que sur l'action revendicative, voire subversive, pour se sortir de ses difficultés. Dans de telles conditions, seule une minorité de m111tants se dépense pour amener les travailleurs à plus de lucidité et secouer l'apathie ambiante. Tâche ingrate, car si, dans le passé, l'ouvrier pouvait disposer d'une partie de ses soirées ou de ses fins de semaine pour assister aux réunions où se discutaient ses intérêts immédiats et d'avenir, on ne peut plus actuellement le saisir, et très brièvement, circonstantiellement, que sur le lieu du travail. C'est là, incontestablement, une situation irréversible, et le rôle du syndicalisme n'est évidemment pas de s'attarder sur un passé révolu, mais, sans perdre de vue le but à atteindre, d'adapter ses méthodes et ses moyens d'action à l'évolution économique et sociale pour résoudre au mieux les problèmes qui se posent au jour le jour à sa compétence. Déjà, à travers les luttes du mouvement ouvrier, la condition du travailleur au sein de l'entreprise s'est sensiblement modifiée. La discipline s'est relâchée et, par la conquête des droits syndicaux, de l'institution des délégués du personnel, l'ouvrier a acquis des libertés qu'il ne connaissait pas autrefois. Mais nous vivons depuis un certain temps le phénomène du pluralisme syndical, et l'efficacité de l'action ouvrière s'en ressent inévitablement. Dans les divers ateliers des Chantiers, par le truchement de ses délégués, chaque orgânisation syndicale, soit verbalement ou par la diffusion de tracts, tente de faire prévaloir ses vues, s'ingéniant à montrer que son action est la plus profitable. Il s'ensuit que ces rivalités ne favorisent guère le recrutement ; encore que le pourcentage syndical de la région nazairienne, toutes organisations comprises, reste bien au-dessus de la moyenne nationale des 20 % de syndiqués que l'on s'accorde à reconnaitre dans l'effectif ouvrier de la métallurgie, puisqu'il se situe aux environs de 35 % (5). . (5) Il n'empêche que, lorsque les organisations locales organisent des assemblées d'information, même avec la présence - annoncëe à grand renfort de publicité - d'un leader syndical (en l'occurence le secrétaire de la fédération nationale de la métallurgie), elles se voient contraintes de les tenir l'après-midi ,si elles veulent obtenir le maximum d'auditeurs, car 11est plus difficile de les réunir le soir après le travail. Encore ne rusemblen~lles alors, déduction faite de quelques sympathisant.a, iUère plus du quart de leurs adhérent.,. · · ·2,

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