NICOLAS FAUCIER C'est le 25, à 21 heures, que les délégués rendaient compte de leurs discussions au cours desquelles le ministre ne s'était pas avancé, se bornant à les informer qu'un conseil lntermlnlstérlel devait se réunir le lendemain pour examiner le problème de nouvelles implantations industrielles à Saint-Nazaire, ainsi que la mise en route du Fonds National de l'Emploi au bénéfices des préretraltés. La suite des conversations devait aboutir à la préparation d'une rencontre, à Paris, entre une sous-commission du comité d'entreprise des Chantiers et le directeur du Fonds National de l'Emplexi pour discuter des aspects techniques et pratiques de l'aide à apporter aux intéressés. En conclusion, les délégués indiquaient qu'ils devaient rencontrer le lendemain le Président-Directeur Général des Chantiers pour là mise au point de cette entrevue. Il serait trop long de rapporter ici toutes les discussions qui eurent lieu par la suite, au cours de réunions paritaires et avec les dirigeants du F.N.E., et qui nécessitèrent de nombreux déplacements des responsables syndicaux à Paris. Elles devaient pourtant aboutir à un accord sur le cas des ouvriers admis à la préretraite désormais assurés de toucher 90 % de leur salaire sur la base de 40 heures par semaine, le total de leurs ressources provenant des A.S.S.E.D.I.C.,du Fonds de Garantie Sociale des Chantiers et du F.N.E. Quant aux licenciés, dont la situation avait donné lleu à des tractations plus laborieuses, ils devaient finalement voir, eux aussi, leur cas réglé et, par le jeu combiné des allocations de chômage, des A.S.S.E.D.I.C.et du Fonds de Garantie Sociale des Chantiers, percevoir environ 80 % de leur salaire. Ajoutons que les délégués avalent obtenu que les licenciés des Fonderies et ceux des entreprises sous-traitantes bénéficient des mêmes dispositions. Il n'empêche que ces pourcentages, pour améliorés qu'ils fussent, calculés sur des salaires déjà réduits allant de 500 à 800 francs, représentaient pour les familles des licenciés un état voisin de la misère. Et si, assurément, sur le plan syndical, on pouvait considérer comme positifs les résultats obtenus grâce à la pression ouvrière, il n'en restait pas moins que ceux qui restaient sur le carreau voyaient leur horizon bouché. Habitués à une vie active, ils refusaient cette déchéance, d'être ainsi mis au rebut, cette humillation de se voir en posture d'assistés dans un désœuvrement démoralisant. Les plus éprouvés par ce coup dur étalent les plus de 50 ans, tous ouvriers qualifiés, qui avaient connu les rigueurs de l'exil lors des bombardements, puis, au retour, la médiocrité des 22
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