SAINT-NAZ.i/U camarades en travail. Ceux-ci étaient appelés è débrayer et à s'assembler devant la direction où les délégués rendaient compte de leur entrevue avec les émissaires du ministre du Travail. Leurs premières paroles furent pour annoncer qu'ils avaient été floués. A l'exposé de leur position : non-acceptation des licenciements, préretraite à 61 ans au lieu de 62 permettant d'éviter ceux-ci -- puisque les modalités d'application du Fonds National de. l'Emploi prévoyaient que les ouvriers pourraient bénéficier de la préretraite à 60 ans, les envoyés du ministre répondaient qu'ils étalent venus « pour s'informer et informer,, sans plus et, de ce fait, rien n'était sorti de ce colloque. Ils en concluaient qu'il était évident que le patronat et le pouvoir ne feraient aucune concession significative sans une action revendicative d'ampleur pour arriver à une solution acceptable. Cette action allait se concrétiser par une concertation des Unions syndicales, locales et départementales, qui décidaient un grand rassemblement interprofessionnel de protestation pour le surlendemain, auquel serait conviée la population nazairienne. Comme prévu, le 19, tous les métallurgistes nazairiens débrayaient à 15 heures pour se former immédiatement en cortège et, devant les magasins fermés, les véhicules bloqués, prendre la direction de la place du Marché. Durant le parcours, les travailleurs d'autres corporations venaient s'intégrer au défilé. Bientôt, malgré une pluie dense, une roule considérable, témoignant d~ l'inquiétude générale, écoutait les exposés dénonçant les carences officielles pour empêcher que l'Ouest de la France ne devienne un désert économique. Il était réclamé des fédérations et confédérations syndicales une relance urgence de l'action pour le plein emploi et le retour progressif aux 40 heures hebdomadaires. Enfin, dans l'attente de remèdes appropriés, ils e:Q.gageaient instamment les actifs au refus de toute heure supplémentaire tant qu'il y aurait des ouvriers sans travail. Après que la roule se fut dispersée dans le calme, on apprenait, dans la soirée, que, sur sa demande, une déMgation intersyndicale serait reçue, à Paris, au ministère du Travail pour y traiter de questions importantes, notamment celles du Fonds National de l'Emploi et du Fonds de Garantie Sociale des Chantiers. Pendant que leur avenir était évoqué à Paris, à SaintNazaire le « cirque, se poursuivait et, à plusieurs reprises, les Chantiers furent occupés, de 18 à 20 heures, par des milliers d'ouvriers marquant ainsi leur soutien des délégations. 21
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