·. · SAINT-NAZAIRE Ce furent alors les grandes grèves· de juin 1936 qui, comme dans tous les centres industriels, prirent une tout autre envergure. C'était, cette fois, l'ensemble des trava11leurs des entreprises de Saint-Nazaire et de la région qui étalent engagés, après les accords Matignon sur le relèvement des salaires, les congés payés, etc., et qui occupaient les locaux. A Penhoët, les employés, dessinateurs et agents de mattrlse se solidarisaient avec le mouvement ouvrier. Une commission mixte se réunissait pour en débattre le 25 juin. Plusieurs jours de discussion se poursuivirent sans aboutir, les patrons trouvant exagérées les demandes ouvrières, cependant que l'agitation se poursuivait à l'intérieur des Chantiers de Penhoët et de la Loire où des haut-parleurs transmettaient les rapports des délégués et de bruyantes 4: Internationales,, et que les drapeaux rouges avaient été hissés sur les portes et sur les grues. Ce ne fut que le 13 julllet pour les techniciens et seulement le 1 •r aoüt pour les ouvriers que l'accord se fit sur les bases revendiquées par la représentation ouvrière et garanties par l'établissement d'une nouvelle convention collective. Le travail reprit le 15 aoOt. La grève de la métallurgie avait duré quarante jours. En quelques mols, dans l'euphorie des succès revendicatifs, les effectifs syndicaux s'étaient gonflés. De 2 000 syndiqués (800 à la C.G.T.U., 1 200 à la C.G.T.) avant la réunification, la nouvelle organisation en comptait 6 500 en 1937. Elle était devenue une force dissuasive pour le patronat. C'est dans cette atmosphère que les commissions mixtes continuèrent à se réunir jusqu'en 1939, examinant toutes les questions concernant le travail et les réglant, en général à l'amiable. Elles élaboraient les texte·s de nouvelles conventions collectives, les clauses de l'élection des délégués d'atelier, de la loi de quarante heures, des périodes des congés payés, etc. Toutes mises au point qui n'allaient pas sans d'âpres discussions. C'est surtout en matière de salaires que les difficultés surgissaient. L'accroissement de la concurrence internationale, les cris d'alarme poussés par le patronat déplorant la rareté des travaux de réparations de bateaux étrangers en raison des prix élevés de la main-d'œuvre et des longs délais d'exécution résultant de la diminution du temps de travail depuis la loi de quarante heures, rendaient la commission incapable de conclure. Les ouvriers n'avaient donc d'autre recours que la grève: en mars et en décembre 1937, puis en mai-juin 1938 et en mars 1939. Conflits dont la plupart se terminaient favorablement, au besoin sur intervention du député-maire Blancho, de surcroit 13
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