SAINT-NAZAIRE du Travail Unitaire) qui créait le désarroi dans les rangs ouvriers. De sorte que les Briérons, se jugeant mal défendus, se détachèrent pour form.er une Union des charpentiers-tôliers. Ces professionnels qui étaient demeurés paysans restaient très particularistes, formant, aux Chantiers, un clan de spécialistes qui ne consentaient que difficilement à se rallier aux mots d'ordre syndicaux. Leur organisation réussit à obtenir la représentativité en 1928 jusqu'en 1933, date de sa dissolution par suite de la désaffection de ses effectifs due au chômage. Comme partout ailleurs, la lutte fut très âpre entre les deux principaux groupements - C.G.T. et C.G.T.U. - rivaux ; les ouvriers restés à la C.G.T. reprochant aux scissionnistes leur inféodation au Parti communiste, lesquels les accusaient de faire le jeu de la bourgeoisie en pratiquant la collaboration de classes et leur déniaient ainsi le droit de parler au nom de la classe ouvrière. Alors qu'en 1920, avant la scission, au congrès de l'Union départementale, les 100 délégués représentaient 88 organisations groupant 30 000 syndiqués, l'année suivante la situation était bouleversée, de nombreux ouvriers quittant les confédérés pour rejoindre la C.G.T.U. A Trignac, la plupart des métallurgistes y adhéraient. Toutefois; l'organisation confédérée restait officiellement reconnue et participait aux commissions paritaires où ses délégués défendaient l'application de la loi de huit heures, l'échelle compensatrice des salaires d'aprè•s l'augmentation du cofit de la vie, etc. Elle était d'allleurs servie par la conquête des municipalités résultant de l'action conjuguée des organisations syndicales et socialistes. En 1919, le secrétaire de la Bourse du travail, Henri Gautier, entrait au Conseil municipal. En 1920, il était élu aù Conseil général. La même année, le secrétaire du syndicat de~ métallurgistes de Trignac, Julien Lambot, était élu maire de cette locallté. En 1925, François Blancho, secrétaire de l'Union des syndicats de la Loire-Inférieure, acceptait - non sans quelques hésitations - d'être élu maire de Saint-Nazaire et démissionnait de ses fonctions syndicales. En 1928, 11 devenait député (2). (2) François Blancho, né le 20 Juin 1893, entra en 1906 comme « mousse » à la grosse chaudronnerie de Penhoët. Après son apprentissage il devint ouvrier chaudronnier au Chantier de la Loire. En 1914, 11 devenait secrétaire du syndicat des métallurgistes,: en 1919, secrétaire permanent et, en 1920, secr4ta1re de l'Union départementale. 11
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