Interrogations - anno III - n. 6 - marzo 1976

SAINT-NAZAIRE de Bienfaisance se. trouvait débordé ; 11 devait secourir 1 200 indigents à qui l'on distribuait du pain, de la tourbe. Le Préfet, le Conseil municipal intervinrent à plusieurs reprises auprès de la Compagnie Générale Transatlantique pour qu'elle reprenne à son compte les travaux en cours, et ut111se les chantiers « les mieux équipés de France :r- pour que les trois paquebots à construire pour la ligne de Valparaiso fussent mis sur cale à Penhoët. Ces efforts aboutirent et ce fut la reprise du travail en février 1869. Elle devait être, hélas ! de courte durée. La guerre de 1870 allait, elle aussi, être fatale aux chantiers nazairiens qui furent de nouveau abandonnés et tombèrent en ruine. Pendant plus de dix ans ce fut la solitude, la misère ouvrière. Il fallut de nouveau faire appel à la charité publique et privée, multiplier les soupes populaires. Ce fut une nouvelle émigration et pendant dix ans l'herbe envahit les chantiers. En 1880, un journal nazairien écrivait : « Aujourd'hui, lorsqu'on traverse la dune, le pied heurte des bordures de trottoirs enfoncées dans le sable que le vent amoncelle sans cesse sur ces ruines éphémères. On se demande si quelque Pompéi n'est pas caché sous la dune». Ce ne fut qu"en 1881 que les chantiers sortirent de leur longue léthargie; lorsque la Compagnie Générale Transatlantique, pour la reconstitution de sa flotte de commerce passablement. éprouvée, se décida à procéder à la réouverture du Chantier de Penhoët, sa reconstruction et sa modernisation. A cet effet, l'achèvement du second bassin du port, dit bassin de Penhoët, allait aussi permettre un regain de l'act.lvité portuaire. Dans le même temps, le gouvernement ayant décidé de remédier à la profonde décadence de la marine marchande, subventionnait une autre société - née de l'initiative de la Banque de Paris et des Pays-Bas, la Banque de l'Union Parisienne, la Compagnie des Chemins de Fer P.L.M., etc. - qui entreprenait 1a construction, à Saint-Nazaire, d'un nouveau chantier, la Société des Ateliers et Chantiers de la Loire qui ouvrait ses portes en 1882, à côté du Chantier de Penhoët. En 1890, elle devait étendre son champ d'activité en installant deux autres établissements, l'un à Saint-Denis (Seine), l'autre à Petit-Que-- villy, près de Rouen. Par le truchement de ses administrateurs, qui bénéficiaient de solides relations dans les sphères gouvernementales, elle obtenait des commandes de la Marine Nationale : cuirassés, croiseurs, torpilleurs et devenait, à la fin du XIX• siècle, le plus important chantier de construction navale de Saint-Nazaire et un sérieux élément de sa prospérité.

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