Interrogations - anno III - n. 6 - marzo 1976

NICOLAS FAUCIER des beaux jours pour leurs prés-marais et pour aller couper la « motte , qui leur servait de chauffage. Cela d'autant plus que, manquant de moyens de communication, les ouvriers de la Brière étaient contraints de prendre pension chez les logeurs de Penhoët et de Méan du lundi au samedi. Ils avaient gardé la susceptibilité, le quant-à-soi du paysan qui, après tout, pouvait vivre chez lui si le chantier devenait intenable. Ils formaient entre eux des corporations de spécialistes charpentiers-tôliers ne consentant que difficilement à s'allier aux autres ouvriers. Aussi, les patrons leur étaient-ils favorables et toléraient leur absentéisme. Quoi qu'il en soit du comportement ouvrier; une conséquence du développement des chantiers, puis du prolongement des transports ferroviaires jusqu'aux quais des bassins, fut que les terrains devinrent l'objet d'une intense spéculation. Ce qui, en 1847, valait 2 à 3 francs le mètre, était monté, en 1857, à 50 francs. Les terrains les plus proches des bassins se vendaient jusqu'à 80 et 100 francs. Des dunes qui n'avaient pratiquement aucune valeur auparavant, se vendant 60 centimes l'are, étaient passées, en 1866, à 130 francs le mètre carré. Des francs d'avant 1900. Certains propriétaires 'fonciers réalisèrent a1nsi des fortunes colossales. · ' De nombreuses sociétés immobilières se créaient qui acca-- paraient les terrains en bordure de mer, dont les plus impor-· tantes soumirent à la municipalité un vaste plan pour la création d'une ville nouvelle, agrémentée d'un quartier résidentiel luxueux et d'un boulevard de mer complété par des digues de défense. En 1864, le Conseil municipal donnait son accord de principe et les sociétés adjudicataires faisaient exécuter les premiers travaux. En 1865, c'était la faillite des sociétés immobilières entraînées par la débâcle de leur support financier le . « Crédit Mob111e,r. Ce fut ensuite .celle du Chantier de Penhoët. La société écossaise qui en avait assuré l'équipement avec succès, subissait le contrecoup du krach du marché des fontes en Ecosse et des difficultés financières qui allaient entrainer la Uquidaiion du Crédit Mob111er. Le Chantier de Penhoët fermé, ce fut l'exode. Près de 2 000 ouvriers et leurs famllles quittèrent la vllle. Désastre pour ·1e commerc;e local et certaines industries secondaires. La population diminua rapidement. · Pour comble, de véritables calamités s'abattirent sur SaintNazaire : le choléra, la variole, un hiver rigoureux. Le Bureau 8

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