Interrogations - anno II - n. 5 - dicembre 1975

RENE FURTH des classes, en arrive, dans certairts cas, a poser ia Hb6ratiort nationale comme prealable a la liberation economique et sociale. Ainsi !'ETA basque, qui n'hesite pas a proclamer !'unite du « peuple basque » (classe ouvriere et petite et moyenne bourgeoisie nationale) contre l'oligarchie espagnole. Le mouvement Enbata, en pays basque franc;iais, adopte des positions similaires. Le reformisme << nationalitaire », qui se recommande parfois du programme commun de la gauche, milite pour un developpement regional qui pourrait etre !'oeuvre d'institutions comprenant une assemblee regionale elue au suffrage universe! direct, un conseil economique et social, un executif regional. A Ia suite de Robert Lafont, il s'attache a montrer que, si l'on passe outre au decoupage artificiel des departements, il devient possible d'envisager des regions coherentes tenant compte a Ia fois de Ia configuration economique et des specificites ethno-culturelles. Cette conception de la regionalisation s•ouvre sur la perspective d'un federalisme europeen. . . dans une « Europe des peuples » qui ne serait plus « !'Europe des affaires ». Un glissement a droite peut amener ce type de reformisme vers l'orniere la plus traditionnelle du nationalisme : au nom du developpement regional, en appeler a !'union nationale contre Ies luttes sociales, pour remettre les « justes revendications » au jour oil l'economie regionale aura atteint un degre suffisant d'equilibre et de prosperite. La bonne vieille maniere de « retrousser les manches ». Le schematisme de cette presentation rend tres mal compte de Ia diversite des tendances qui s'entrelacent au sein du mouvement regionaliste actuel ( ... et il ne mentionne meme pas les organisations nationalistes reactionnaires qui, comme le Parti nationaliste occitan, ne s'epargnent pas les pires aberrations xenophobes ni la determination des frontieres « au poi! d'herbe pres »). Le debat sur le regionalisme traverse la plupart des courants socialistes, et vient confluer avec les discussions sur l'autogestion. Le mouvement libertaire, reticent de par son opposition a toute forme de nationalisme, a neanmoins vu se constituer une Federation anarchiste-communiste d'Occitanie publiant « Occitanie libertaire ». une critique methodique des nouveaux nationalismes regionaux, et de l'ideologie nationale en general, a ete menee par la revue la Taupe bretonne (4). II s'agit d'une deconstruction, (4) Les No 3, 4 et 5 ont ete publles par !es editions Champ llbre, qui ont sorti aussi un livre d'un des redacteurs de la revue : L'ideoloirfo nationa.le, de Jean-Yves Guiomar (1974). 18

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