Interrogations - anno II - n. 4 - settembre 1975

SIN COMENT ARIO Bien que l'objectif principal des dirigeants soviétiques demeura comme avant la production d'armements et de moyens de product.ion, avec limitation au minimum de la consommation domestique et de la construction de logements, la consommation généralisée resta aux yeux des dirigeants et de Staline lui-même le but final du développement de la société soviétique. Peu avant sa mort, Staline proclama comme la loi fondamentale de l'économie socialiste un slogan de pure consommation : « la satisfaction maximale des besoins matériels et culturels sans cesse crois- ~ants » ( << Problèmes économiques du socialisme», Moscou, 1952). Bien entendu, à cette époque ce slogan était de la pure démagogie, en un temps où le pays manquait même du nécessaire vital, mais il n'en exprimait pas moins l'orientation générale du développement de l'URSS. Il faut noter toutefois qu'à cette époque on continuait à faire usage dans le pays du travail forcé sur une grande échelle. Des millions de détenus travaillaient sur des chantiers forestiers, à l'extraction de minerais, dans les chantiers de construction. Le passage d'un travail à un autre était toujours interdit et le départ volontaire était puni d'emprisonnement. La forme définitive de la société soviétique actuelle n'apparut qu'après la mort de Staline, car ce fut à cette époque seulement que l'appareil de production créé par lui commença à porter ses fruits. La nouvelle direction put réellement se mettre à satisfaire les besoins de la population, bien que cela nécessitât évidemment du temps. Bientôt on liquida les dernières formes de travail obligatoire dans les villes (mais non dans les campagnes), en abrogeant l'interdiction de changer librement de travail. Cela contribua considérablement à l'accroissement des salaires, étant donné que dans les conditions d'une main d'œuvre déficitaire, les entreprises doivent faire appel à différents moyens pour s'attirer les ouvriers, en particulier par des augmentations de salaires. Des millions de prisonniers furent libérés, ce qui réduisit d'autant le secteur du travail obligatoire. Nous voyons donc que la tentative bolchévique d'opposer à l'économie capitaliste une économie socialiste se solda par un échec. Elle n'aboutit qu'à faire naitre une nouvelle forme de capitalisme : le capitalisme monopoliste d'Etat. Les raisons en étaient, comme nous l'avons vu, la conservation de la grande industrie et son développement ultérieur. Les tentatives de restreindre la croissance de la consommation n'aboutirent qu'à priver la population du minimum vital et la soumettre au travail forcé. Une autre expérience de société socialiste existe cependant, mais elle aussi peut être considérée comme négative. Il s'agit de la Chine, qui semble opposer actuellement au système capitaliste une société dans laquelle la consommation est volontairement réduite. En même temps la Chine développe une grande industrie à une cadence accélérée, particulièrement l'industrie de guerre, ce qui fait que la Chine contemporaine possède toutes les caractéristiques nécessaires à la 90

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